Le département général de la Presse et de l'édition chinois a remis son rapport annuel début juillet. C'est la première fois qu'une telle étude, dans sa dimension nationale, est rendue publique depuis 1949 par le gouvernement. Le rapport note que les contenus éditoriaux (presse, publicité et livres confondus) sous format numérique, ont récolté 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+50,4% par rapport à 2008), et ainsi dépassé les ventes en format papier. Par ailleurs, le téléphone mobile représente dorénavant un quart des revenus numériques totaux, surclassant ainsi les jeux en réseau.

Logiquement, la Chine investit massivement dans ces nouvelles formes de lecture. Plusieurs annonces se sont succédées depuis un mois.

China Publishing Group a reçu 20 millions d'euros du gouvernement pour bâtir une plateforme numérique.

La province d'Anhui a distribué la même somme pour faciliter les éditeurs de la région à passer au numérique.

Le gouvernement central a accordé une aide de 38 millions d'euros pour le développement du secteur (y compris les librairies) dans la province autonome du Xinjiang.

Avec un peu de retard, China Telecom lancera d'ici la fin du mois un portail de téléchargement de livres, en collaboration avec l'Association des écrivains chinois, dans la ville de Hangzhou. Une application pour téléphones mobiles est prévue. China Mobile a déjà lancé la sienne en mai dernier, proposant 40% des best-sellers du pays. 15 millions de clients l'auraient déjà utilisée.

Enfin, devenu officiellement un secteur « signifiant » pour l'économie chinoise, les éditeurs et les médias sont encouragés à se développer à l'international.

Le total des ventes du secteur s'élève à 107 milliards d'euros, soit 30 milliards de plus qu'en 2008. Trois régions concentrent plus de 54,5% des ventes : Pékin, Shanghai et Canton. L'industrie concernerait 4,5 millions d'emplois et 1% du PIB.