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La Bourse aux livres lève 2,3 millions d’euros et se tourne vers le marché du neuf

La Bourse aux livres a été fondée en 2018 par Dorian Lovera, Tom Castano et Alexandre Taillandier

La Bourse aux livres lève 2,3 millions d’euros et se tourne vers le marché du neuf

Spécialiste de la vente de livres d’occasion en France, la plateforme La Bourse aux livres annonce avoir réalisé une levée de fonds de 2,3 millions d’euros. Un financement mené par plusieurs investisseurs, parmi lesquels Climate Club, Piton Capital et FJ Labs, permettant à l’entreprise d’élargir son offre à la vente de livres neufs.

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Par Élodie Carreira
Créé le 18.06.2025 à 17h11

La Bourse aux livres, plateforme française spécialisée dans la vente de livres d’occasion, a annoncé, mercredi 18 juin, avoir levé 2,3 millions d’euros. L’objectif ? Renforcer ses équipes et élargir son offre à la vente de livres neufs pour « devenir un acteur incontournable du marché du livre ».

« En élargissant notre offre à la vente de livres neufs, nous aspirons à devenir bien plus qu’une simple plateforme, une véritable librairie en ligne. Bien qu’importante, la vente de livres d’occasion ne permettait pas d’offrir une expérience complète du livre. D’ailleurs, son poids économique, estimé à 300 millions d’euros contre plus d’un milliard pour le marché du livre neuf – ne suffisait pas à absorber et justifier nos investissements, notamment technologiques », explique à Livres Hebdo Dorian Lovera, qui a cofondé l’entreprise avec Tom Castano en 2019.

Dix nouveaux collaborateurs

Pour obtenir ce financement, la start-up parisienne, qui a déclaré en 2024 une croissance de 70% avec un chiffre d’affaires estimé à 13,5 millions d’euros, a bénéficié de plusieurs fonds. Celui, d’abord, de Climat Club, une initiative internationale engagée dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi celui de deux sociétés de capital-risque : la Britannique Piton Capital, principal investisseur de la levée de fonds, ainsi que l’Américaine FJ Labs.

La plateforme a également fait savoir que plusieurs « business angels », autrement dit des entrepreneurs individuels, qui avaient déjà participé à une première levée de fonds d'un million d'euros en 2021, ont de nouveau apporté leur soutien financier.

Basée sur un système de revente disponible via une application à télécharger, la Bourse aux livres permet à un particulier de scanner, avec son smartphone, le code barre d’un livre qu’il souhaite revendre. Une fois cette étape réalisée, la plateforme prend en charge la réception du colis, la revente ainsi que la réexpédition. Selon elle, 80 % des livres mis en vente ont trouvé preneur, soit 2,2 millions d’ouvrages vendus en 2024 sur les 3 millions collectés.

Identifier le potentiel d'achat

Grâce à cette levée de fonds significative, la plateforme entend développer une technologie permettant d’optimiser son modèle, et d’offrir à ses utilisateurs de nouvelles fonctionnalités. L’une d’elles, le rachat instantané, visera notamment à simplifier les transactions. « Cette formule permettra au revendeur de récupérer son argent sans attendre la revente effective du livre, la Bourse aux livres s’engageant à le racheter en amont, avant même qu’un nouvel acheteur ne se manifeste », détaille Dorian Lovera, ajoutant qu'un autre objectif de la plateforme consiste à identifier le potentiel d'achat d'un ouvrage « pour sortir de l’achat prémédité et devenir acteur de recommandations ».

Une technologie qui nécessite davantage de main d'œuvre. C'est pourquoi, grâce aux fonds récoltés, la Bourse aux livres entend également doubler la taille de son équipe avec dix nouveaux collaborateurs, portant ainsi ses effectifs à 20 salariés. 

« Abolir les frontières entre le neuf et l’occasion »

Enfin, l’un des gros chantiers de la jeune pousse consistera à « abolir les frontières entre le neuf et l’occasion », en ouvrant son catalogue aux nouveautés. Un projet qui sera mené en partenariat avec des mastodontes du secteur de l’édition, tels que Hachette, Interforum, Dilisco, MDS ou UD, auprès desquels la Bourse aux livres se fournira en fonds comme en nouveautés. Mais quid des préoccupations de l’ensemble de la filière du livre face à l’essor du marché de l’occasion ?

Déjà contacté par Livres Hebdo en avril dernier, Dorian Lovera tenait à rassurer les acteurs du secteur en expliquant que la plateforme avait mis en place une rémunération supplémentaire des auteurs, sur la base du volontariat de ses utilisateurs. Si les acquéreurs peuvent choisir de reverser, en plus de leur achat, 10% à destination des auteurs, les revendeurs peuvent quant à eux choisir de transférer partiellement ou intégralement leurs gains.

À l'origine, la plateforme avait envisagé de reverser les fonds récoltés à la Sofia. Celle-ci a néanmoins décliné la proposition, préférant la mise en place de contraintes définies collectivement avec l'ensemble des acteurs professionnels et institutionnels, nous apprend Dorian Lovera. « Lors d’une table ronde, une autrice nous a donc donné l’idée de passer plutôt par la Société des gens de lettres (SGDL) », poursuit le cofondateur. Mis en place en 2024, ce nouveau partenariat a permis de verser une enveloppe de 20 000 euros aux auteurs membres de la SGDL. En 2025, ce montant devrait atteindre près de 50 000 euros.

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