Financement participatif

KissKiss Publishing : le financement participatif au service de l'autoédition

KissKissBankBank et Ulule lancent le nouveau service KissKiss Publishing, pour contribuer à la publication d'auteurs et d'autrices. - Photo KissKissBankBank/ Ulule

KissKiss Publishing : le financement participatif au service de l'autoédition

KissKissBankBank et Ulule dévoilent KissKiss Publishing, un nouveau service d'autoédition destiné à soutenir et distribuer les auteurs, notamment ceux suivis par des communautés actives en ligne, leur offrant ainsi la possibilité de « reprendre le contrôle de leur économie éditoriale ».

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Par Élodie Carreira
Créé le 15.09.2025 à 17h40

Une « indépendance éditoriale réelle ». C’est la promesse de KissKiss Publishing, un nouveau service d’accompagnement et de distribution éditorial lancé ce 15 septembre par Ulule, entreprise spécialisée en financement participatif et à l’origine du rachat en décembre 2024 de KissKissBankBank, autre acteur majeur du « crowdfunding ».

Vers une indépendance éditoriale des auteurs ?

Ensemble, les deux plateformes désormais alliées ont donc imaginé un nouvel espace numérique d'autoédition destiné à offrir aux créateurs les moyens de « reprendre le contrôle de leur économie éditoriale ». Une démarche qui repose sur le constat que les auteurs, désormais en mesure de fédérer de vastes communautés en ligne, pourraient se passer du circuit traditionnel assuré par les maisons d’édition.

« Nous observons des créateurs qui mobilisent 100 000 personnes sur leurs contenus, mais acceptent encore des contrats à 8 % de droits d'auteur. C'est un non-sens économique quand on maîtrise sa propre audience », analyse dans un communiqué Thibaut Giuliani, directeur de KissKiss Publishing et ancien responsable des projets d’édition chez KissKissBankBank.

« Le modèle éditorial classique a été pensé quand l'éditeur assumait seul le risque marketing. Aujourd'hui, quand un créateur apporte sa communauté, il est logique qu'il en tire les bénéfices économiques correspondants », complète de son côté Arnaud Burgot, co-fondateur d'Ulule.

Une meilleure rémunération des créateurs

Certains, qu’il s’agisse d’auteurs autoédités ou de petites structures indépendantes, l’ont d’ailleurs bien compris. Aujourd’hui, le livre représente 30 % des projets déposés sur la plateforme Ulule, soit environ 7 000 initiatives littéraires chaque année. Pourtant, malgré cette dynamique, de nombreux créateurs hésiteraient encore à franchir le pas, « rebutés par des tâches à gérer qui ne relèvent pas de leur domaine » assurent les deux plateformes.

C’est à cet endroit que KissKiss Publishing entend s’imposer comme une solution alternative, en proposant un « écosystème complet et un accompagnement sur mesure », allant du financement à la gestion logistique, voire à la distribution en librairie, en passant par l’impression des ouvrages. En contrepartie, les créateurs, qui conservent leurs droits d’auteur, doivent partager les marges nettes effectuées, à hauteur de 50 %, avec la plateforme.

Dénicher des talents à l’aube du numérique

D’après Ulule, ce compromis permettrait non seulement à des projets considérés comme risqués ou trop niche, de voir le jour, mais aussi d’offrir aux créateurs une « rémunération alignée sur leur contribution réelle au succès commercial ». Deux arguments régulièrement brandis par les premiers concernés, dont Émile Bertier, fondateur des éditions Bandes détournées, qui, quelques mois plus tôt, affirmait auprès de Livres Hebdo, bénéficier de marges plus importantes avec le crowdfunding, malgré une commission de 8 %.

KissKiss Publishing indique par ailleurs rester ouvert aux échanges avec les éditeurs pour qui la plateforme constitue aussi « une nouvelle manière de repérer, tester et accompagner des projets portés par une communauté déjà engagée », fait savoir le communiqué. Si les libraires, eux, y voient surtout une manière de contourner la chaîne du livre en délaissant la distribution traditionnelle, d’autres acteurs — petites structures comme poids lourds du secteur — se montrent déjà convaincus, ayant eux-mêmes eu recours au financement participatif pour porter des projets singuliers.

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