Coup de sang. Depuis 1973, bien du sang a encore coulé au Proche-Orient, la guerre entre Israël et les pays arabes fait rage à nouveau, et on a bien oublié Danielle Cravenne. Cette jeune femme de 35 ans, souffrant de psychose maniacodépressive, était obsédée par la cause palestinienne, bien qu'elle se soit convertie au judaïsme en 1968 pour épouser son mari, le célèbre producteur et publiciste Georges Cravenne. Dans des circonstances rocambolesques, elle détourna le vol Paris-Nice d'Air France le 18 octobre 1973. Les exigences de la pirate de l'air, qui voulait se rendre au Caire : que la France cesse son soutien à Israël, et que le film produit par son époux, Les aventures de Rabbi Jacob, considéré par elle comme ultrasioniste, ne sorte pas dans les salles. Une fois l'avion posé sur la piste de Marseille-Marignane pour ravitaillement et les otages libérés, des hommes du RAID, infiltrés à bord, l'ont abattue. Elle avait comme arme un pistolet factice et une carabine 22 long rifle trouvée démontée et pliée. Georges Cravenne tenta bien d'attaquer l'État, en vain. La folie de Danielle était attestée. Le film, qui se veut plutôt un appel à la fraternité et la réconciliation, en pleine guerre du Kippour, fit un triomphe. Cette histoire gommée de nos mémoires, l'homme de théâtre Jean-Philippe Daguerre l'a ressuscitée, sous la forme d'un bref roman très cinématographique, où le récit du 18 octobre 1973 alterne avec différents épisodes, racontés par divers protagonistes à la première personne (les Cravenne, Gérard Oury, Louis de Funès etc.). L'auteur en a également tiré une pièce, qui sera jouée au Théâtre Montparnasse à partir du 10 janvier 2026.
La femme qui n'aimait pas Rabbi Jacob
Albin Michel
Tirage: 4 500 ex.
Prix: 17,90 € ; 176 p.
ISBN: 9782226490001
