Depuis quelque temps, le fondateur des éditions Hervé Chopin (HC) réfléchit à changer le nom de la maison qu’il a montée en 1994. Car, après dix ans de "vivotage" durant lesquels l’éditeur publiait un beau livre par an, il a réveillé et développé la société avec sa femme, Isabelle, en s’ouvrant notamment à la littérature. "L’aventure a vraiment commencé en 2004 avec elle, il est donc injuste que la structure porte mon nom", insiste Hervé Chopin.
Pour sa part, l’éditrice et directrice éditoriale n’y voit aucun problème, même si elle a souffert à ses débuts de "cette image de "femme de"" qu’on lui a souvent renvoyée. Un sentiment d’illégitimité qui l’a poussée à prendre le statut de travailleuse indépendante jusqu’en 2010 pour un travail à temps plein dans la maison.
Cela n’a pas empêché le couple de se construire comme "un être à deux têtes". "A nous deux, on forme l’éditeur idéal, capable d’être proche des textes, des auteurs tout en développant une stratégie entrepreneuriale brillante", sourit Isabelle Chopin.
"En osmose", ils se voient tout le temps, déjeunent "en tête à tête au moins trois fois par semaine" et partagent le même bureau qui a longtemps été installé au rez-de-chaussée de leur propre maison. "Il y avait un côté famille très sympa, nos enfants étaient proches de toute l’équipe, mais notre vie privée était trop imbriquée dans le travail, donc on a déménagé", expliquent-ils. Une maison d’édition, compare l’éditrice, "c’est comme un enfant", il fallait donc qu’elle "sorte du giron et prenne son envol".