Reconfinement

Guillaume Husson : "Une situation paradoxale, aberrante et inacceptable"

G. Husson - Photo O. Dion

Guillaume Husson : "Une situation paradoxale, aberrante et inacceptable"

Face à l’ouverture des magasins Fnac, le délégué général du Syndicat de la librairie française (SLF) annonce la mise en ligne d’une pétition doublée d’un appel direct au président de la République.

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Par Cécile Charonnat
Créé le 30.10.2020 à 15h00

L’ensemble des magasins Fnac a ouvert vendredi 30 octobre, premier jour du reconfinement. Quelle est votre réaction ?
Cela signifie qu’en France, aujourd’hui, tout le monde peut vendre des livres sauf les libraires indépendants, c’est-à-dire ceux qui ont choisi de faire de cette activité leur métier. C’est une situation totalement paradoxale, aberrante et inacceptable que nous n’allons évidemment pas laisser passer.

La décision de l’enseigne de produits culturels vous étonne-t-elle ?
Non, pas vraiment. En fait, la Fnac et les libraires indépendants défendent une ligne identique. Au printemps, l’enseigne avait la même possibilité d’ouvrir mais le personnel et les syndicats ont pesé sur la direction pour maintenir le rideau baissé, estimant que les conditions sanitaires n’étaient pas réunies. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et la Fnac pense pouvoir assurer un contexte suffisamment sécurisant pour protéger ses clients. C’est exactement ce que nous revendiquons. Nous disposons de gel, de masques, nos librairies et nos libraires sont équipés. Le problème n’est donc pas tant que la Fnac ouvre que les librairies qui restent fermées.

Quelles actions le SLF va-t-il engager ?
Nous allons lancer une pétition et interpeler directement Emmanuel Macron. Et, évidemment, nous battre au maximum et encore plus dans les heures et les jours qui viennent pour faire entendre notre voix et nos arguments. Avec l’espoir que, d’ici quinze jours, les libraires soient les premiers à bénéficier d’un assouplissement des conditions imposées aux commerces par le gouvernement. Mais cet assouplissement dépend aussi de la situation sanitaire, et là, nous ne disposons pas de levier.

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