"Tous les lieux culturels qui reçoivent du public seront fermés", rappelle la ministre. "C'est une décision très difficile mais indispensable pour contenir le virus". Roselyne Bachelot a cependant autorisé la mise en place de commandes et de livraisons dans les magasins. Le "click and collect" avait déjà été testé en avril, trois semaines avant le premier déconfinement.
En évoquant la possibilité de mettre en place des dispositifs de retrait de commande, elle a ajouté: "Il est également prévu que les bibliothèques puissent instaurer un système de livraison sur place." Les bibliothèques universitaires ont déjà annoncé qu'elles allaient ouvrir au public, sur rendez-vous et en respectant les jauges maximales.
Boulevard de la mort des libraires
Auteurs, libraires et éditeurs n'ont pas relâché la pression sur le gouvernement depuis les annonces du chef de l'Etat. En vain. Pourtant, selon la liste des commerces autorisés à ouvrir par le gouvernement, en attendant plus de précision, les grandes surfaces culturelles pourraient rester ouvertes. Les hypermarchés et supermarchés mais aussi les maisons de la presse sont aussi autorisés à ouvrir. A cela s'ajoute la vente à distance, via l'achat en ligne, qui est encouragée. Ainsi seules les librairies n'auraient pas le droit de vendre des livres en dehors des retraits et des livraisons.
Un confinement à deux vitesses qui, malgré les aides gouvernementales, aura un impact économique certain sur les librairies et ouvre la voie à une forte hausse du commerce en ligne, pourtant écocide. Cette passoire sanitaire que le gouvernement a mis en place crée une forte distorsion de concurrence. En conséquence, cela pourrait fortement fragiliser les librairies de niveau 1 et 2, alors que les fêtes représentent de 15 % à 30 % de leur chiffre d'affaires annuel.