Politique

Librairie : le gouvernement assume la distorsion de concurrence

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot - Photo Olivier Dion

Librairie : le gouvernement assume la distorsion de concurrence

Le lecteur pourra acheter des livres en hypermarchés, sur Internet et peut-être même dans les grandes surfaces culturelles. Mais les librairies resteront fermées durant quinze jours, quoi qu'il en coûte, selon les dernières annonces du gouvernement.

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Par Vincy Thomas
Créé le 30.10.2020 à 10h11

Lors du point presse du gouvernement, jeudi 29 octobre, en fin de journée, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, a confirmé que les librairies seront fermées durant le deuxième confinement annoncé par le président de la République la veille. Les librairies "ne font pas, pour l’instant, partie des commerces ouverts. Nous verrons dans quinze jours si une ouverture classique redevient possible", a-t-elle affirmé.

"Tous les lieux culturels qui reçoivent du public seront fermés", rappelle la ministre. "C'est une décision très difficile mais indispensable pour contenir le virus". Roselyne Bachelot a cependant autorisé la mise en place de commandes et de livraisons dans les magasins. Le "click and collect" avait déjà été testé en avril, trois semaines avant le premier déconfinement.

En évoquant la possibilité de mettre en place des dispositifs de retrait de commande, elle a ajouté: "Il est également prévu que les bibliothèques puissent instaurer un système de livraison sur place." Les bibliothèques universitaires ont déjà annoncé qu'elles allaient ouvrir au public, sur rendez-vous et en respectant les jauges maximales.

Boulevard de la mort des libraires

Auteurs, libraires et éditeurs n'ont pas relâché la pression sur le gouvernement depuis les annonces du chef de l'Etat. En vain. Pourtant, selon la liste des commerces autorisés à ouvrir par le gouvernement, en attendant plus de précision, les grandes surfaces culturelles pourraient rester ouvertes. Les hypermarchés et supermarchés mais aussi les maisons de la presse sont aussi autorisés à ouvrir. A cela s'ajoute la vente à distance, via l'achat en ligne, qui est encouragée. Ainsi seules les librairies n'auraient pas le droit de vendre des livres en dehors des retraits et des livraisons.

Un confinement à deux vitesses qui, malgré les aides gouvernementales, aura un impact économique certain sur les librairies et ouvre la voie à une forte hausse du commerce en ligne, pourtant écocide. Cette passoire sanitaire que le gouvernement a mis en place crée une forte distorsion de concurrence. En conséquence, cela pourrait fortement fragiliser les librairies de niveau 1 et 2, alors que les fêtes représentent de 15 % à 30 % de leur chiffre d'affaires annuel.


 

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