8 janvier > roman Grande-Bretagne

Alan Hollinghurst - Photo DR/ALBIN MICHEL

Avec Le bouddha de banlieue d’Hanif Kureishi, La piscine-bibliothèque d’Alan Hollinghurst a marqué la littérature anglaise du tournant des années 1980 et 1990. A l’époque, Hollinghurst n’avait pas encore raflé le Man Booker Prize pour La ligne de beauté (Fayard, 2005, repris au Livre de poche) ni écrit son chef-d’œuvre, L’enfant de l’étranger (Albin Michel, 2013, prix du Meilleur livre étranger). Pour ses débuts, l’Anglais manifestait néanmoins déjà une singulière liberté dans sa description du Londres d’avant le raz de marée du sida.

Une époque où son héros, William Beckwith, s’en donnait à cœur joie. Ancien élève d’Oxford, Gémeaux comme l’auteur, Will avait alors 25 ans et un bel appétit sexuel. Aristocrate cultivé, il avait un peu travaillé chez un éditeur. Chaque jour, il accumulait les longueurs de natation dans la piscine de son club londonien, le Corinthian. Lui qui, adolescent, avait été nommé bibliothécaire d’une autre piscine. Celle de son école, quand il préférait lire Rider Haggard que Trollope, "la bibliothèque des plaisirs non répertoriés". Tout en passant du black Arthur au musclé Phil, Will allait voir son quotidien changer après avoir fait la connaissance d’un vieux lord à qui il porte secours à Kensington Gardens et qui lui propose d’écrire ses Mémoires…

Traduit une première fois en 1991 chez Christian Bourgois et épuisé depuis longtemps, La piscine-bibliothèque refait aujourd’hui surface chez Albin Michel dans une version française signée Alain Defossé. On y retrouve intacts le côté cru d’Hollinghurst, l’humour et l’évident talent de conteur qui allaient faire de lui l’un des plus importants prosateurs de sa génération. Al. F.

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