Photo OLIVIER DION

Fidèle au même éditeur (P.O.L) depuis pratiquement ses débuts, Emmanuel Carrère a ouvert la voie à une nouvelle approche romanesque, qui s'empare de l'histoire vraie, sinon du fait divers, pour mêler fiction, non-fiction, voire autofiction. Ainsi de son Limonov, qui lui a valu le Renaudot 2011. Emmanuel Carrère avait donné une première "mouture" de son texte en janvier 2008, dans la revue XXI. Ce qui n'était alors qu'un reportage est devenu un récit plus ambitieux, où la biographie d'un ex-dandy underground devenu ultranationaliste croise l'histoire de la Russie contemporaine tout autant que le parcours personnel de l'auteur lui-même. Carrère a un talent particulier pour s'emparer de la vie des autres et la sublimer par sa fascination pour le meurtre, la folie, la mort et un certain goût de la noirceur. Chaque fois, le public lui fait fête. Et surtout, même s'il n'y a pas d'"école Carrère", d'autres auteurs, comme Régis Jauffret ou Morgan Sportès, se sont engouffrés avec un égal succès dans son sillage.

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