19 novembre > Essai France

Ils sont venus, ils sont tous là. Réunis à l’appel de leur gloire plus ou moins fallacieuse et durable. Il y a là des vedettes de cinéma, pas mal d’écrivains (ou qui prétendent l’être), des gens de la télé, des "wanna be" et des "has been", des filles aux longues jambes et des garçons mauvaises langues, tout ce qu’il faut pour faire, sinon un monde, une ville. Et pas n’importe laquelle : Paris.

Le maître de cérémonie s’appelle Paul de Vallonges. C’est lui qui a réuni cet hétéroclite aréopage pour mieux l’épingler sur son tableau noir d’infamie tel un lépidoptériste, plus spirituel toutefois que fielleux. Bref, léger, futile (mais sont-ce des défauts en cette époque de Trissotins ?), son Abécédaire du Tout-Paris est avant tout très drôle. De A comme Mlle Agnès à Z comme Elsa Zylberstein, de Vallonges n’en rate pas une. Exemples (pour le plaisir) : "Caroline de Monaco : Princesse ayant fait tourner les têtes dans les années 80. Depuis ? La Terre a tourné." Ou "Bruno Ledoux : Riche héritier. Pauvre en charisme. On ne peut pas tout acheter." Ou encore "Amanda Sthers : Joli visage de la littérature française insignifiante." On en passe et sans doute des meilleurs.

Qui est donc ce Paul de Vallonges dont le nom, qui paraît sorti d’un roman oublié de Pierre Benoit, vous a un air gros comme un chouia de lâcheté, de pseudonyme ? Qu’importe, dès lors qu’il a de l’esprit et de la mémoire puisque, sans remonter à Pierre de Régnier, son abécédaire est issu en droite ligne du supplément L’Alphabet du Tout-Paris où, dans les pages de Vogue Hommes au printemps 1992, des éminences comme Bernard Chapuis, Jean-Pierre de Lucovich, Frédéric Beigbeder ou Pierre Le-Tan faisaient déjà souffler le vent du (mauvais) esprit. A savoir si l’un ou l’autre n’est pas encore l’auteur (ou l’inspirateur) de ce féroce et salutaire petit livre.

O. M.

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