Dans ce livre précis, mesuré et éclairant, il est bien question de « combat » - en arabe, « djihad », comme l'indique le mot en couverture - mais le sens qui lui est attribué aux VII^e et VIII^e siècles est bien plus large. A partir du IX^e siècle, les historiens musulmans ont privilégié une lecture providentielle de l'événement. Archéologue et historien, Robert G. Hoyland (université de New York) revient sur cette période. Il en montre la complexité, relativise son caractère exceptionnel et la replace sur la fresque chronologique pour montrer qu'elle ne fut pas si rapide.

Pour saisir l'événement, Robert G. Hoyland a exploité les sources musulmanes et chrétiennes. Il révèle que le succès de ces conquêtes s'explique aussi par l'exemption d'impôt pour ceux qui se ralliaient à l'islam. La religion fait partie intégrante de ces guerres, mais elle n'en est pas le seul moteur. Elles auraient eu lieu sans Mahomet et sans l'islam, mais n'auraient pas engendré une nouvelle civilisation. Mais sans ces conquêtes, l'islam ne se serait pas répandu si loin, sur un vaste territoire qui s'étend de l'Espagne à l'Indus.

Dans la voie de Dieu s'impose comme un ouvrage essentiel pour la compréhension d'un sujet qu'on a toujours beaucoup de mal à extraire du présent.