Paris

L’équipe de la librairie Album a annoncé, samedi 25 novembre, la fermeture de ce haut lieu de la bande dessinée. La boutique, située au 84 boulevard Saint-Germain à Paris (5e), fermera ses portes le 13 janvier 2018, l'année de ses 70 ans.

Une dette plombante

En procédure de sauvegarde depuis fin 2011, la librairie est tenue de rembourser chaque année une partie de son passif. Outre la dette de l'entreprise, qui est proche de la moitié de son chiffre d'affaires, il y a le prix du loyer qui a flamblé. "Cette année, on a environ 200 000 euros à payer", assure à Livres Hebdo le P-DG des boutiques Album, Christophe Le Bel. Le droit de bail de la boutique du 84 boulevard Saint-Germain, qui s'étend sur 280 m2, a été cédé à l’assureur GMF.

Avec cette vente, le directeur assure pouvoir régler la part due pour 2017, en plus d’un remboursement anticipée du reste de sa dette qui court jusqu’en 2022. "Je n’avais pas d’autres choix, insiste-t-il. Si on n’avait pas vendu, Album serait en redressement judiciaire en janvier." Les deux autres boutiques, situées rue Dante et au 67 boulevard Saint-Germain, continuent leur activité de vente de comics et de figurines. L’enseigne rue Dante prévoit de convertir ses réserves en surface de vente pour reprendre une partie du stock de bandes dessinées.

Un sentiment d’amertume
 
Le P-DG juge la librairie déficitaire, notamment depuis la fermeture des berges de Seine à la circulation qui aurait contribué à la perte d’une partie de sa clientèle. La librairie ferait également les frais d’une désertification du centre-ville après les attentats de 2015 et des conséquences d’une hyperproduction du marché de la bande dessinée, toujours selon Christophe Le Bel.
 
Face à ces arguments, les dix employés (dont 7 CDI) de la boutique du boulevard Saint-Germain partagent un sentiment d’amertume. L’annonce de la fermeture leur a été faite dès le début de l’année, sans date précise en attente de repreneur. Les différentes propositions qui ont été présentées n'ont pas été retenues.

"On se sent clairement méprisés", nous affirme l’un des salariés. "On est dans un dialogue ridicule", déclare une deuxième libraire. Réuni le 28 novembre, l’ensemble de l’équipe a pour l’instant refusé de signer le protocole de licenciement soumis par leur employeur.

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