Son prénom signifie jeudi, en wolof, car c'est le jour où elle a poussé son premier cri. Aya évolue sur l'île de Karabane, au Sénégal. Une terre, aux couleurs vibrantes où a vécu Marie-Virginie Dru. Photographe et sculptrice, elle dresse un portrait de cette adolescente étonnante. « Il y a en elle toute la force et la fragilité de son pays. » A 12 ans, elle porte déjà beaucoup de soucis. Son frère aîné a rejoint la vague des migrants. Sa mère n'est plus qu'une épave depuis la mort de son mari. « C'est ta maman de maintenant. Il faut que tu prennes soin d'elle, elle ne pourra plus jamais t'aider », lui explique son oncle Boubacar. Loin d'être bienveillant, il est le bourreau d'Aya.
Violée régulièrement, elle chérit Ousmane, « mon ami de toute ma vie, mon ange ». Elle en est amoureuse et passe avec lui tant de moments magiques. Mais comment partager son cauchemar ?
Alors que son corps se métamorphose, Aya découvre, stupéfaite, qu'elle est enceinte. Aya trouve refuge dans un lieu existant vraiment, la « Maison Rose ». Elle abrite des femmes confrontées à la précarité sociale, familiale, physique ou psychologique. Un havre pour se reconstruire. Elles y retrouvent l'autonomie et l'estime de soi. « Ne pas avoir peur, juste s'accrocher à son socle fragile et s'ajuster aux vents. » Telle est la philosophie d'Aya, à la ferveur solaire. « Maintenant il s'agit de vivre. » Un défi, comme en témoigne ce premier roman au goût d'espoir.
Aya
Albin Michel
Tirage: 10 000 ex.
Prix: 18 euros ; 224 p.
ISBN: 9782226438430