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Des codes aux beaux-livres, la rentrée chargée des éditeurs juridiques

Dans les couliers du palais de justice de Paris - Photo Olivier Dion

Des codes aux beaux-livres, la rentrée chargée des éditeurs juridiques

Parutions anticipées, concurrence sur les prix… le segment des codes juridiques, où s’affrontent le leader Lefebvre Dalloz et son challenger LexisNexis, est plus que jamais au cœur des stratégies éditoriales, alors même que le marché du droit dans son ensemble connaît un ralentissement de ses ventes. En complément, les beaux-livres et les jeux permettent d'aller chercher de nouveaux lecteurs.

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Par Charles Knappek
Créé le 21.08.2024 à 17h58

Il fut un temps, pas si lointain, où les codes napoléoniens* paraissaient à la rentrée universitaire, s’installant dans les rayons des librairies dans la deuxième quinzaine du mois d’août. Mais cette immémoriale saisonnalité a pris fin en 2017, quand Dalloz et LexisNexis se sont mis à publier leurs ouvrages dès le début du mois de juillet. Cette année-là, la réforme du CRFPA avait conduit à un examen national début septembre, obligeant les candidats à se procurer plus tôt leurs codes pour préparer le concours.

L’habitude fut alors prise de publier au début de l’été et semblait ne plus devoir changer. Mais sept ans plus tard, Lefebvre-Dalloz (marque ombrelle sous laquelle paraissent désormais les codes rouges) et LexisNexis ont anticipé encore un peu plus : pour la première fois, ils ont fait paraître leurs ouvrages à la toute fin du printemps : le 19 juin pour LexisNexis, le 20 pour Lefebvre Dalloz. « Nous avons souhaité accompagner les étudiants au plus tôt, notamment ceux qui font des révisions voire des prépas pendant l’été (examen d’accès au CRFPA notamment) et qui ont besoin d’un code à jour », indique Line Teillot, directrice de la rédaction chez LexisNexis.

Fin des prix de lancement pour LexisNexis

Cette année 2024 marque aussi la fin des prix de lancement pour LexisNexis, dont le Code civil conserve désormais toute l’année son prix de 19,9 euros. « Auparavant, notre prix de lancement s’arrêtait le 31 décembre, poursuit Line Teillot. Mais on sait qu’il peut y avoir des besoins toute l’année et il était important d’y répondre. »   

Lefebvre Dalloz conserve de son côté une politique tarifaire « différenciée et raisonnée » pour ses codes (22 euros pour la version étudiante, 49 euros pour l’édition courante enrichie). « Nous ne sommes pas dans une stratégie d’augmentation », confie Caroline Sordet, directrice du pôle édition.

Devoir de vigilance

Au-delà des codes napoléoniens, plusieurs nouveautés sont annoncées d’ici la fin de l’année par Lefebvre Dalloz, dont un Code du dommage corporel et un Memento Compliance. « Nous sommes dans l’émergence de nouvelles matières. La conformité, ce n’est pas la sanction de ce qu’on fait mal, c’est faire en sorte que l’entreprise soit en mesure de respecter la réglementation, indique Caroline Sordet. Par exemple la RGPD, le devoir de vigilance (savoir prouver que l’entreprise a été vigilante par rapport aux bonnes pratiques, notamment de leurs sous-traitants, par rapport à la corruption…). Nous avons pensé que le Mémento Francis Lefebvre est le bon objet pour traverser cette matière de manière méthodique. »

À l’occasion des 220 ans du Code civil, l’éditeur prévoit également pour novembre une réédition du Code civil des Français de 1804.

Des packs étudiants redynamisés

Pour sa part du côté du marché étudiant, LexisNexis a enrichi son pack de rentrée universitaire incluant le Code civil, le Dictionnaire du vocabulaire juridique et Réussir sa licence de droit (pour les L1). L’éditeur y a ajouté Le guide de l’étudiant, pour faciliter les premiers pas à l’université. Sur le même segment, la dynamique est bonne pour Lefebvre Dalloz qui fait part d’une augmentation de 30 % des tirages de son Pack L1 en réponse « au constat de rupture de stocks quasi systématiques à la fin août. »

Dans un marché qui reste en décroissance, les éditeurs explorent aussi des axes de développement complémentaires. Pour la période des fêtes de fin d’année, LexisNexis publiera la biographie sous forme de beau-livre de Roy Bean, juge de l’ouest américain qui inspira le personnage du juge dans les aventures de Lucky Luke, signée par Xavier Vuitton. Lefebvre Dalloz annonce de son côté un coffret de François Ost intitulé « Les contes de la rue Soufflot » qui inclut les trois titres Si le droit m’était conté ; Nouveaux contes juridiques et Le congrès et autres contes juridiques (nouveauté). L’éditeur publiera également La justice selon Kafka en octobre ou encore L’incidence des grandes affaires criminelles sur la procédure pénale, prévue pour novembre.

Enfin, dans une approche ludique, LexisNexis annonce la sortie d’un jeu de cartes destiné à l’apprentissage de la procédure civile. Ce Serious game de procédure civile inventé par Hervé Croze sort dès le 12 septembre.

*Code civil, Code de procédure civile, Code pénal, Code de procédure pénale, Code de commerce

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