Condamné à 42 ans de prison pour la mort d’un seul homme, le Bangladais Shahjahan Bouya a écourté sa peine en en supprimant une dizaine d’autres en officiant comme bourreau. Morbide ? Après avoir procédé à l'exécution de plusieurs condamnés à mort, l’ancien détenu est devenu écrivain et superstar du réseau social TikTok. Il s’est éteint lundi 24 juin à l’âge de 70 ans, dans sa maison de Hemayetpur, dans la banlieue de la capitale Dacca, a annoncé la police.

Ancien guérillero marxiste, Shahjahan Bouya avait été arrêté et incarcéré en 1979 pour le meurtre d’un camionneur. Pendant qu’il était en détention provisoire, l’homme avait constaté que les bourreaux recrutés parmi les prisonniers jouissaient d’un traitement de « première classe » et s’était donc porté volontaire.

Le bourreau devenu écrivain

Choyé par ses codétenus, il recevait à chaque pendaison un repas spécifique, doublé d’une réduction de peine lui permettant d’être libéré l’an passé. L’homme a affirmé avoir pendu 60 condamnés, dont au moins trois innocents selon lui, au cours de sa « carrière » de bourreau. Les autorités pénitentiaires servent un autre bilan et enregistrent 26 exécutions dont celles de militaires auteurs d’un coup d’État en 1975.

Marqué par son expérience, Shahjahan Bouya signait, à sa sortie de prison, un livre autobiographie. Devenu best-seller au Bangladesh, celui-ci raconte avec moult détails la façon dont les condamnés étaient pendus, ainsi que les derniers instants d’une poignée de personnalités célèbres. Marié avec une femme de 50 ans sa cadette, l’écrivain en herbe avait également fait sensation sur TikTok en y publiant des vidéos.