L'écrivain français Michel del Castillo, auteur de plusieurs romans et essais à succès dont Tanguy (Gallimard), inspiré de sa propre histoire, est décédé mardi à l'âge de 91 ans, ont annoncé ses proches à l'AFP.
Il est l'auteur de près de 45 livres, des romans en majorité dont le dernier, L'expulsion, a paru en 2018 chez Fayard, et La nuit du décret (Seuil), pour lequel il a reçu le prix Renaudot en 1981. Michel Janicot del Castillo, son vrai nom, était né le 2 août 1933 à Madrid d'une mère espagnole et d'un père français. Abandonnant femme et enfant, ce dernier rentre en France à la veille de la guerre civile espagnole.
Proche des Républicains, sa mère, Candida, passe un an en prison puis se réfugie avec son fils, à la fin des années 1930, en France.
Une enfance difficile
Son ancien époux, à qui elle réclame sans cesse de l'argent, la dénonce aux autorités comme « étrangère indésirable » et la fait interner, avec Michel, dans un camp de réfugiés du sud de la France aux conditions de vie éprouvantes.
Candida livre elle-même le petit garçon à la police allemande en échange de sa propre liberté. Il est envoyé en 1942 dans des fermes de travail en Allemagne jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il trouvera un peu de répit dans une école de jésuites en Andalousie, où il découvrira la littérature, avant d'être recueilli par un oncle et sa femme à Paris, d'entamer des études de lettres et de psychologie et de se mettre à écrire.
Outre des fictions et un peu de théâtre, Michel del Castillo, dont une école de Mende porte le nom, est l'auteur d'essais comme Colette, une certaine France (Gallimard) récompensé du prix Femina de l’essai 1999. Il a aussi signé Algérie, l'extase et le sang (Stock, 2002) et Le temps de Franco (Fayard, 2008).
Membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, il a passé une grande partie de sa vie en Provence, près de Nîmes, dans le sud de la France.