6 mars > roman Pays de Galles

Le deuxième roman de Cynan Jones confirme tout le bien que l’on pouvait penser de ce jeune auteur après la lecture du premier, Longue sécheresse (Joëlle Losfeld, 2010). Le Gallois né en 1975, par ailleurs exploitant agricole et viticole, ouvre son histoire avec un cadavre. Déjà en sale état, celui-ci est découvert sur une plage par un vieil homme qui promenait son chien. Le corps du défunt présente des doigts en moins, une grosse plaie au visage.

Le lecteur fait ensuite connaissance avec deux destins croisés. Grzegorz Przybylski, agriculteur polonais, a quitté son pays en espérant trouver un avenir meilleur avec sa femme et ses deux enfants. En Grande-Bretagne, il a dégoté une place à l’abattoir pendant que madame est à l’usine. Avant de se faire mettre à la porte et de trouver une autre manière de gagner de l’argent… Holden, dit Hold, lui, s’est fait renvoyer de la conserverie locale. Son meilleur ami Danny est décédé, laissant derrière lui Cara et leur fils Jake, dont il s’occupe.

Hold pêche des mulets, des bars, des araignées et des crabes. Il touche un pourcentage sur le prix de la vente, plus un fixe à chaque sortie en mer. Le soir, pour améliorer l’ordinaire, il s’en va aussi chasser le lapin avec son fusil. A la lumière du clair de lune, le voici qui tombe sur un homme avec des pommettes hautes et le visage large d’un Slave. L’inconnu est mort au fond du bateau qui l’a amené jusque-là. Avec lui, il transportait plusieurs kilos de poudre…

Les personnages de Tout ce que j’ai trouvé sur la plage ont essuyé beaucoup de vents contraires et aimeraient bien que la donne change, que la chance soit enfin avec eux. Quitte à faire les mauvais choix, à prendre les mauvais chemins… Cynan Jones tire ici le meilleur parti de son décor naturel. De la mer, des falaises, des champs, des galets et des rochers. Il y a du noir chez lui, mais aussi une belle humanité.

Al. F.

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