"On peut annoncer qu'on réalise, en période de confinement, 2,5 fois plus de ventes sur la plateforme qu'en temps normal", se réjouit Kadija El Goufi, du label Emmaüs. Un succès confirmé par Thomas Marcotte, directeur de la plateforme Label Emmaüs, qui assure à Livres Hebdo que les commandes ne diminuent pas et "qu’aujourd’hui plus que jamais, les gens ont besoin d’avoir accès à des livres d’occasion".
Le livre, outil d’engagement solidaire
Pour Kadija El Goufi, le caractère solidaire des ventes de livres influe sur le succès des ventes au même titre que le facteur du moindre coût. "Bien qu’en lui-même le livre ne soit pas considéré comme une première nécessité, il reste important pendant cette période et on est là pour répondre à un besoin de lecture des gens. Il est, par ailleurs, plus facile de faire passer l’engagement qu’il y a derrière notre mission à travers un livre qu'à travers d'autres objets", explique la responsable marketing et communication du label.
De son côté, la plateforme RecycLivre, qui a décidé de fermer son entrepôt pour protéger son équipe et participer à l'effort pour gérer la crise sanitaire, "survivra à cet épisode, grâce notamment à ses 200 clients quotidiens qui continuent encore de commander sur le site". "Nous avons prévenu ces clients qu'ils peuvent passer commande et que leur livre sera expédié dès que les conditions le permettent", précise son gérant Charlie Carle.
Le délai tardif des livraisons engendré par la fermeture des entrepôts de RecycLivre ne semble pas freiner les habitudes d'achat de ses clients qui favorisent, dans ce contexte, la qualité de leurs livraisons. "C'est sans doute plus important pour eux de recevoir un livre tardivement, mais dans de bonnes conditions, que l'inverse", estime le gérant.
Les tendances de lecture en confinement
C'est également pour "maintenir de bonnes conditions de livraisons" que le label Emmaüs assure les commandes sur la base du volontariat. Malgré "l'ambiance particulière car nous n'avons pas de contact avec les lecteurs", comme le regrette Thomas Marcotte, deux grandes tendances de lecture se distinguent au regard des ventes. Confinés, les lecteurs "ont besoin d'avoir accès aux livres d'occasion". "On vend beaucoup de fictions et de BD", confie le directeur de la plateforme.
Du point de vue de RecycLivre, solidaire jusqu'au bout, on s'inquiète du non respect du confinement par certains, ce qui "génère des situations à risque, et un déséquilibre économique qui mettra les petits structures, et les librairies notamment, en danger."