Mes amis, me voilà de retour ! Je me sens un peu rouillé du blog. Il faut que je retrouve mes marques, il faut que je retrouve ce qui fit jadis le succès de mes saillies mythiques. Tout d’abord, j’aimerais remercier ceux qui ont laissé des commentaires pendant l’été, merci mille fois. Quand je recevrai mon Nobel, je saurai me souvenir de votre petit post qui a sûrement contribué à l’édifice de ma renommée suédoise. Oui, c’est la rentrée. Et me voilà à nouveau dans le grand bain de cette frénésie. Je ne peux m’empêcher de penser sans cesse à cette phrase de Karine Tuil, que je cite encore (essayez : on se sent bien quand on cite Karine Tuil) : « Etre écrivain, c’est chercher son nom sur la liste ». C’est exactement ce que je fais. Tiens, c’est pas mal, je suis dans la sélection de Paris Match , Madame Figaro , Le Parisien …. Mais pourquoi ne suis-je pas dans Le Figaro ? Oh quelle angoisse, quelle insomnie du Figaro . Ces listes, ces listes… bon, je m’en sors pas mal, c’est vrai. Mais moins bien qu’Olivier Adam. Franchement, qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? C’est la barbe, c’est ça ? Si c’est la barbe, vous me le dites. Ça ne pose pas de problème. Je la fais pousser tout de suite. Bon, c’est vrai que je n’ai pas une pilosité suractive, alors c’est possible que ça marche surtout pour la rentrée 2008. J’ai commencé à m’activer pour mon livre. J’étais au Cap Ferret pour faire une signature chez Alice Médiastore. Je n’avais pas compris que la signature était précédée d’une petite ballade en mer. J’avais mis mes plus belles chaussures, et j’étais sûrement ridicule. Mais c’est bien d’être ridicule quand on est écrivain. Je trouve même que c’est la qualité qui devrait être indissociable de l’écriture. Certains ne le savent même pas. Le soir, j’ai fait un débat avec Anne Wiazemski (au passage, je donne une information : elle recherche un éleveur de loutres), et Valentine Goby. L’animateur a réussi l’exploit de rendre cohérent un débat avec trois livres aussi différents (ils sont forts ces Belges). A un moment, nous avons parlé de Proust (l’air de la mer m’aurait-il rendu intelligent ?), et j’ai dit que Céline avait résumé ainsi A la recherche du temps perdu : « 3000 pages pour savoir que Totor encule Tatave ». A la fin du débat, une petite vieille a pris le micro pour me dire : « J’ai bien aimé tout ce que vous avez dit, mais je n’ai pas bien compris, à propos de la citation de Céline… qui encule qui ? » Après le Cap Ferret, j’ai rejoint la Forêt des livres organisée par le Gonzague Saint Bris. Gonzague Saint Bris, je crois que malgré tout mon talent (incontestable), je n’arriverais pas à le décrire. Je pourrais dire que là-bas, c’est lui le salon du livre. Et j’adore y aller, car c’est quelqu’un que j’apprécie. J’ai reçu le prix de la Rentrée. Tout n’est pas perdu alors… Mais il s’est passé une chose étrange. Alors que mon livre, Qui se souvient de David Foenkinos ?, parle d’un futur où l’on m’aurait oublié, mon carton de livres s’est perdu quelque part ! Ainsi, je n’avais pas mes livres sur place (tristesses de mes fans, et hésitations suicidaires…). Je me suis dit que je n’aurais jamais du écrire cette fiction catastrophe du futur, que j’allais me porter la poisse ainsi, et que tout allait arriver comme c’est écrit… Je voudrais aussi dire que pendant ces vacances, comme chaque année, j’ai participé aux mythiques Nocturnes littéraires organisées par le non moins mythique Pierre Defendini (que je ferai un jour tourner au cinéma ). Parfois, je me demande si je n’écris pas juste pour ça, pour ces moments, pour me retrouver avec Serge Joncour au petit déjeuner de l’Holiday Inn de Toulon. Et vers dix heures, on se fait une petite promenade au bord de l’autoroute, à la boutique Esso. C’est la boutique Esso la mieux fournie de France. On y trouve de tout, et même de la ratatouille Martin. On achète Aujourd’hui en France , et il n’y a rien besoin de plus. Tout est là.