De quelques centaines d'euros à 3 millions d'euros : l'éventail des aides versées par le Centre national du livre (CNL) aux acteurs de la chaîne du livre est large, les plus modestes en valeur n'étant pas les moins importantes pour ceux auxquels elles permettent de réaliser un projet. L'an dernier, l'organisme a réparti 23,8 millions d'euros entre 1 434 bénéficiaires, soit une baisse de 2,8 % en valeur, mais une hausse de 7,5 % du nombre d'éditeurs, auteurs et traducteurs, librairies, bibliothèques, manifestations littéraires et organisations de la chaîne du livre soutenus. Le nombre de demandes reste toujours important, avec près de 3 300 dossiers examinés. 2018 est le dernier exercice dont les ressources dépendaient encore de taxes. Le crédit de 24,7 millions d'euros du ministère de Culture qui les remplace désormais maintient au plus juste le montant des interventions du Centre, soit environ 20 millions d'euros après déduction des salaires et charges de fonctionnement.
L'an dernier, hors la subvention à la numérisation patrimoniale de la Bibliothèque nationale de France, que le CNL n'a jamais considérée comme faisant partie de ses missions et qui est désormais versée par le ministère, le soutien au monde du livre s'est établi à 20,8 millions d'euros.
Vincent Monadé, président du CNL, dans l'attente depuis un an du renouvellement de son mandat quinquennal, a fait du soutien aux auteurs et traducteurs une priorité. Ils ont envoyé 604 dossiers l'an dernier, 332 d'entre eux ont été acceptés, dont près de la moitié relevant de demandeurs qui n'en avaient jamais bénéficié. Le montant total des aides atteint 2,76 millions d'euros (+ 20,5 %). Cette année, il a été porté à 3 millions d'euros, retrouvant son niveau de 2016. Les bourses d'année sabbatique (28 000 euros), de même que les bourses de création (14 000 et 7 000 euros), notamment, sont plus nombreuses.
Le soutien aux librairies augmente aussi (+ 3,7 %, à 3,58 millions d'euros), et plus fortement encore en nombre de bénéficiaires (+ 11,5 %, à 311, sur 425 demandes). Les plus accompagnées sont Ici, dernière grande ouverture à Paris (250 000 euros), Shakespeare and Co (extension et rénovation, 100 000 euros) et la Librairies des Bauges, à Albert-ville (rénovation, 90 000 euros), le plafond de l'aide étant porté à 40 % maximum du projet présenté.
Aides à la promotion
L'aide aux bibliothèques, hors subvention à la numérisation de la Bibliothèque nationale de France (réduite de 1,5 million d'euros) est en légère hausse, à 0,64 million d'euros, contre 0,6 million en 2017. Les projets soutenus (84) sont réduits de moitié, mais plus importants, avec une attention particulière aux bibliothèques des prisons (276 229 euros), et aux achats de collections documentaires, (416 900 euros, répartition par type d'action).
L'aide à l'édition augmente de 4,6 % à 5,44 millions d'euros (et 6,23 millions avec les revues) pour 1 039 entreprises soutenues (1 005 en 2017), essentiellement sous forme de subventions. Elle se répartit entre soutien à la publication (2,1 millions d'euros), à la traduction (1,2 million d'euros), à l'extraduction (0,6 million d'euros), au développement numérique (1,1 million d'euros) et à un nouveau poste, la promotion, pour près de 0,2 million d'euros. Le rapport ne précise par la répartition des aides par éditeur ou par groupe.