Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.
Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Cécile Térouanne, présidente du pôle jeunesse du Syndicat national de l'édition (SNE) et directrice générale du département Hachette Romans/Livre de poche jeunesse.
« L’un de nos grands défis est dès à présent de réinventer le lien entre les enfants de 8 à 13 ans et la lecture »
« Dans cinq ans, j’espère que j’aurai lancé des projets qui contribueront à renouveler un métier que j’aurai vu se transformer tout en conservant ses constantes de créativité et de partage des imaginaires. Passerelles entre édition et audiovisuel, nouveaux supports de communication et de diffusion de la lecture, essor de l’intelligence artificielle : autant de questions majeures, voire de bouleversements, dans nos métiers mais aussi dans les habitudes et les enseignements de la lecture.
J’espère que j’aurai su encourager des éditrices et éditeurs à repérer et accompagner les auteurs de livres destinés à marquer les jeunes lectrices et lecteurs des années 2030. L’un de nos grands défis est dès à présent de réinventer le lien entre les enfants de 8 à 13 ans et la lecture, alors que l’attention se fragmente et que les écrans prennent une place toujours plus prégnante, de plus en plus tôt.
« J’espère contribuer à ce que notre secteur gagne en visibilité »
En tant que présidente du pôle jeunesse du SNE, j’espère contribuer à ce que notre secteur gagne en visibilité, dans les médias et les institutions pour que, d’ici cinq ans, l’ensemble des temps littéraires incluent ce pan de la création éditoriale comme une évidence. Que des émissions comme La Grande Librairie, lorsqu’elles abordent des thèmes tels que le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles, mais aussi la diversité et l’engagement, invitent des écrivaines et écrivains jeunesse. Après tout, la littérature jeunesse et ado forme les lecteurs – et les citoyens – de demain. »
