Pourquoi avoir ouvert une librairie ?
J’ai travaillé dans des sites patrimoniaux, puis en tant que médiatrice culturelle. En 2016, j’ai entamé une reconversion professionnelle en banque et assurance jusqu’à mon congé maternité en 2019. A ce moment-là, je me suis demandée ce que j’allais faire dans ma vie professionnelle. Je suis tombée par hasard sur l’offre du Bibliovore Tours. Il cherchait une personne pour développer leur concept dans d’autres villes en tant qu’indépendant. Je me suis toujours dit que j'ouvrirai un commerce, pas forcément une libraire, mais un lieu de vente. Après avoir échangé avec l’équipe du Bibliovore, je me suis lancée.
Quel est le concept de Bibliovore ?
Le concept du Bibliovore c’est surtout le prix. Nous vendons tous les livres à 3 euros et 10 euros les quatres. Ce qui m’a séduit, c’est que nous sommes inscrits dans une économie circulaire et locale. Le livre est vendu en librairie et acheté sur place auprès des particuliers. Nous l'achetons à un euros le kilo. Nous sommes les seuls à Angers à proposer ce concept, même s’il existe d'autres librairies d'occasion générales ou spécialisées.
Quels sont les livres proposés ?
Notre standard est d’avoir 500 nouveautés par semaine qui sont présentées dans des bacs, comme dans une brocante. Il y a beaucoup de renouvellement en vitrine ou sur les tables à plat. Je change de présentation tous les 2 à 3 jours. En tout, il y a 5000 livres en boutiques. Cela évolue énormément car tout dépend des particuliers. Il y a un rayon jeunesse, littérature, polar, science-fiction, fantasy et un rayon thématique avec des sujets de voyages jardinage, cuisine, philo, psycho… Les ouvrages ont les mêmes caractéristiques : neufs, ou du moins, en parfait état avec une couverture sans défaut. Il y a toujours quelques exceptions, mais ce sont des ouvrages plutôt récents qui remontent jusqu’aux années 90.
Il y aura également des expositions de temps à autre. C’est un peu compliqué en ce moment avec la pandémie, mais c’est un projet qui est en construction. Je souhaite exposer des artistes qui travaillent localement ou faire des expositions autour du papier et du livre. L’idée est d’être un lieu de vie et qui s'inscrit dans la dynamique d’Angers.
Comment a été financée l’ouverture et avez-vous un objectif financier ?
Le projet a été financé par un prêt et un apport personnel. J’ai la chance en tant que demandeur d’emploi d’avoir un accompagnement à la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) avec une aide à la création d'entreprise et une aide financière avec le droit au chômage que je peux maintenir. C’est un investissement financier assez modeste. L’objectif est de rembourser mon prêt. Je dois une redevance d’un montant fixe à Bibliovore, qui est une licence de marque. Autrement, je suis totalement indépendante, chacun reste maître de la gestion de sa boutique.