Mourir d'aimer. Voici un émouvant et rare exemple de confraternité littéraire, qui abolit le temps : le célèbre écrivain voyageur italien Paolo Cognetti, à la fois milanais et montagnard, s'est pris de passion pour une jeune poétesse, Antonia Pozzi, qui s'est tuée en 1938, à 26 ans, des suites d'un énième chagrin d'amour, qui avait un peu plus fragilisé cette âme inquiète, angoissée depuis toujours par la mort, et dont la pulsion suicidaire figurait dans ses gènes paternels. Antonia était née dans un milieu ultra-privilégié : son père, Roberto, avocat, avait fait fortune ; sa mère, comtesse, possédait de vastes domaines. Toute jeune, Antonia s'est adonnée à la poésie, assez morbide, et s'est passionnée pour la photographie. Elle a voué une grande partie de sa vie à la montagne, à l'alpinisme. Solitaire, elle a tôt manifesté des troubles du comportement, une grande fragilité psychique, et ses amours malheureuses et platoniques n'ont rien arrangé. Le premier était son prof de latin et grec, à qui elle dédia des poèmes érotiques. L'ultime fut un jeune prolo instituteur, qui refusera de l'épouser. C'en était trop pour Antonia, qui s'empoisonna aux barbituriques. Roberto Pozzi publia dès 1939 une édition expurgée hors commerce de son Parole. D'autres éditions suivirent, heureusement restituées. Paolo Cognetti s'est enthousiasmé pour sa lointaine consœur, au point de se rendre sur ses lieux et d'écrire ce beau livre, non pas une simple anthologie mais une sorte de biographie illustrée. Qu'il soit remercié pour cette découverte.
Et je chantais à mi-voix un été ancien : poèmes, lettres et photographies de Antonia Pozzi choisis et racontés par Paolo Cognetti
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traduit de italien par Thierry Gillyboeuf
Tirage: 0
Prix: 21,90 €
ISBN: 9782234093881