Soutenus par l'organisation internationale d'écrivains PEN et le Comité pour la protection des journalistes, ils dénoncent l'hécatombe qui touche la presse dans ce pays. Depuis 2000, des dizaines de journalistes ont été assassinés et vingt sont portés disparus, et la plupart de ces crimes restent impunis.
Le courrier, signé par des écrivains et artistes de renommée internationale comme Art Spiegelman, Paul Auster, Siri Hustvedt, Salman Rushdie, Noam Chomsky, John Coetzee, Jennifer Clement, John Green, Neil Gaiman, Guillermo del Toro ou Alfonso Cuarón, rappelle la situation tragique que vivent les journalistes au Mexique.
"Aujourd'hui, dans le monde entier le journalisme est en état de siège mais les reporters mexicains en particulier vivent en danger de mort constant. Les organisations criminelles, les fonctionnaires corrompus des gouvernements, et un système de justice incapable de déterminer la responsabilité des assassins sont la cause de la vulnérabilité extrême des reporters", dénoncent les intellectuels dans la missive.
Ils exigent que lumière soit faite sur les meurtres de Rubén Espinosa et des autres journalistes au Mexique "tombés comme lui", et réclament également la révision des mécanismes de protection des journalistes et de la liberté de la presse.
Rubén Espinosa, 31 ans, assassiné dans la nuit du 1er août en même temps que quatre femmes dont Nadia Vera, une activiste des droits de l'homme et productrice culturelle, travaillait comme photographe dans l'état de Veracruz, un des états les plus dangereux pour les journalistes au Mexique. Après avoir reçu plusieurs menaces, il s'était réfugié à Mexico au début de l'été.