Le Parquet algérien a requis, mardi 24 juin, 10 ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, lors d'une audience devant la Cour d'appel d'Alger à laquelle assistait un correspondant de l'AFP.
Le Parquet « réclame 10 ans de prison et un million de dinars d'amende » (6 622 euros), a dit le procureur général de la Cour d'appel, qui rendra son verdict mardi prochain, le 1er juillet.
Boualem Sansal a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison, en première instance, notamment pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
L'écrivain, âgé de 80 ans et atteint d'un cancer de la prostate, selon ses proches, fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger le 16 novembre 2024 pour des accusations d'atteinte à l'intégrité du territoire.
Alger estime que la justice a suivi son cours normal alors que Paris appelle à un « geste d'humanité » envers un homme malade et affaibli.
L'Algérie et la France traversent depuis l'été dernier une crise diplomatique considérée comme l'une des plus graves depuis la guerre d'Algérie (1954-1962), marquée par des expulsions de diplomates de part et d'autre et un gel de toutes les coopérations.
Jusqu'à présent, les multiples demandes de libération ou de grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal provenant de France, y compris du président Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.
L'auteur Kamel Daoud, prix Goncourt 2024 pour Houris (Gallimard), apporte son soutien à Boualem Sansal sur X.