Editeur de littérature, Gallimard n’a pas la tradition de la bande dessinée. Pourtant, depuis dix ans, deux catalogues se sont épanouis en son sein, faisant émerger de nouvelles voix. Futuropolis fête discrètement les 10 ans de son redémarrage. "Difficile de fêter les 10 ans d’une maison qui en a 42", s’amuse Sébastien Gnaedig, son directeur éditorial. Rachetée en 1988 par Gallimard, la maison créée par Etienne Robial et Florence Cestac avait été mise en sommeil, jusqu’à ce que Soleil s’associe à Gallimard pour relancer le catalogue, qui appartient désormais à 100 % à Gallimard.

De son côté, Gallimard Bande dessinée, département développé au sein de Gallimard Jeunesse mais diffusé par Delsol, célèbre ses 10 ans depuis l’automne, avec une opération commerciale, la publication d’un catalogue complet et la parution des éditions anniversaires de L’étranger par Jacques Ferrandez, d’Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, du Petit Prince de Joann Sfar, d’En cuisineavec Alain Passard de Christophe Blain et de Ma maman est en Amérique par Jean Regnaud et Emile Bravo. Initié en 2005 avec "Bayou", piloté par Joann Sfar, le catalogue qui s’articule autour du grand récit, des adaptations littéraires et de la jeunesse, a accueilli Zep, Pénélope Bagieu, Mathieu Sapin, David B. ou Gipi. Son responsable, Thierry Laroche, est d’abord fier du travail de découverte. "Nous nous étions fixé comme mission de trouver de nouveaux auteurs, et, sur les 94 que nous avons publiés, 30 signaient leur premier album." La plus emblématique reste Marguerite Abouet, qui a fait ses débuts en même temps que le label, et dont la série Aya de Yopougon atteint les 600 000 ventes. A.-L. W.