Conscient que "les acteurs du monde économique du livre sont aujourd'hui très fragilisés", le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand a écrit au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, pour appuyer la proposition du président de l’association des éditeurs des Hauts-de-France, Dominique Tourte, d’instaurer un tarif préférentiel pour l’envoi de livres en France. Un geste qui pourrait directement soulager la chaîne du livre selon plusieurs éditeurs indépendants et spécialisés.
Xavier Bertrand rappelle dans sa lettre qu'un coût préférentiel pour l'envoi d'un livre existe déjà de la France vers l'étranger, afin de promouvoir la culture française en dehors de nos frontières, mais déplore qu’il n’en existe pas en France, "ce qui contribue à fragiliser les petites maisons d'édition, qui n'ont pas de réseau de distributeurs propres comme les grands groupes d'édition, et ceux n'ont pas non plus les volumes d'envoi suffisants pour négocier des tarifs postaux élevés, particulièrement face à la concurrence des plateformes de vente en ligne aux frais de port très réduits".
Des mesures techniques attendues depuis longtemps
Négocier un tarif postal pour l’envoi de livres en France, en le calquant sur celui de la presse, pourrait ainsi corriger "
un déséquilibre qui existait et allait en s'accentuant depuis plusieurs années, au détriment de l'indépendance et de la diversité des acteurs du livre".
L'association L'Autre livre, qui représente près de 250 éditeurs indépendants, a déjà
interpellé Bruno Le Maire et Franck Riester, le ministre de la Culture, dans une lettre datée du 20 avril. L’association proposait aux ministres d' "
aligner les tarifs postaux du livre sur ceux de la presse, et supprimer la tranche maximale de 3 cm pour l'envoi d'un livre." Alain Serres, président de la maison Rue du monde, en fait aussi
l'une de ses propositions pour sauver le secteur jeunesse:
"N'est-ce pas enfin le moment de prendre des mesures techniques attendues depuis longtemps comme des tarifs postaux pour les livres alignés sur ceux de la presse", affirme-t-il.