Alors que l'Union européenne, l'Onu et la Ligue arabe tentent de mettre au point une stratégie de sortie de crise en Syrie, les combats meurtriers se poursuivent entre soldats et rebelles après la détermination affichée par le président Bachar al-Assad de mettre fin "à n'importe quel prix" à la révolution. Plusieurs ouvrages parus et à paraître permettent d'appréhender la réalité de ce pays et de son régime, à l'instar du roman de Dominique Eddé, Kamal Jann (Albin Michel, janvier 2012), sur le destin des membres d'une famille puissante dans un Proche-Orient contemporain déchiré. Du côté des témoignages, on notera celui de l'écrivain et prix Goncourt Jonathan Littell qui a raconté dans Carnets de Homs : 16 janvier-2 février 2012 (23 mai Gallimard) les quinze jours qu'il a passés dans la ville syrienne assiégée. On attend pour le 26 septembre celui de la journaliste Edith Bouvier qui a été blessée à Homs dans le bombardement qui a tué Marie Colvin et Rémi Ochlick. Elle narrera dans Chambre avec vue sur la guerre (Flammarion) les dix jours d'attente pour sortir du pays et passer au Liban. En contrepoint, le livre de Richard Millet Printemps syrien, paru le 24 mai chez Fata Morgana, est un essai critique où le discours journalistique sur la révolution en Syrie est remis en question.
Traduits de l'arabe, deux récits se présentent comme des réquisitoires contre le régime du président Assad : La coquille : prisonnier politique en Syrie de Moustafa Khalifé, qu'Actes Sud passera en poche chez Babel le 5 septembre, et Feux croisés : journal de la révolution syrienne de Samar Yazbek paru le 22 mars chez Buchet-Chastel. Lucien d'Azay explore quant à lui la Syrie à travers des rencontres pour mieux appréhender ce pays marqué par la dictature de Bachar al-Assad (Sur les chemins de Palmyre, paru en janvier à La Table ronde), tandis que Didier Destremau et Christian Sambin écrivent Le roman de la Syrie, disponible depuis le 7 juin au Rocher.
Rappelons enfin Syrie, l'Etat de barbarie, publié le 2 mai aux Puf, qui reprend des textes fondateurs et devenus introuvables de Michel Seurat, l'un des meilleurs spécialistes du monde arabe assassiné en 1986 pendant sa détention à Beyrouth.