Quelle est l'origine du projet de la médiathèque de Latour-Maubourg ?
Ce projet est plus qu’une médiathèque. L'espace Latour-Maubourg contient la nouvelle médiathèque, un point information jeune et les archives communales et communautaires. Notre projet est donc l’ouverture de trois services qui fusionnent en un seul bâtiment. On veut, d’une part, créer un véritable troisième lieu, un lieu d’accueil, un lieu de vie qui s’appuie sur une vocation sociale assumée avec la présence du point d'information jeunesse. Mais on veut aussi continuer la tradition d’excellence documentaire et la renforcer par la collaboration du fonds patrimonial et des archives communales et communautaires. Notre proposition prend sens au sein de l’ouverture conjointe des trois services.
Pourquoi avoir conjugué la médiathèque avec les archives communales et un point d'information jeunesse ?
Il sera plus simple pour le public de trouver l'ensemble de la documentation sur un seul site plutôt que de devoir visiter deux salles de lecture. Historiquement, dans la ville de Valence, la médiathèque, le musée et les archives, c’était plus ou moins la même chose jusque dans les années 70. Après les institutions se sont professionnalisées et se sont scindées en trois services. En ce qui concerne la médiathèque et les archives, nos fonds sont instrinséquement et historiquement liés. C’est-à-dire que l'on possède un fond local qui est très riche, qui vient documenter ce qui est conservé par les archives.
Avec près de 400000 documents, comment avez-vous organisé un chantier aussi titanesque ?
Ça a été un grand travail d’équipe. J’ai eu la chance de m’appuyer sur des collaborateurs compétents et précieux. Entre le moment où on a lancé les marchés pour le déménagement et le déménagement en lui-même, il y a eu quasiment deux ans de préparation.
Que va proposer la médiathèque Latour Maubourg ?
Au niveau de l’offre, nous avons 155000 documents empruntables dont 75000 documents du fonds patrimonial et 30000 du fonds local. Pour accompagner ces documents, nous disposerons d’une cinquantaines de personnes sur l’ensemble du site. Pour la médiathèque, nous sommes environ 35 agents. La médiathèque va proposer des espaces adaptés : nous avons un auditorium de 250 places, une salle d’exposition, un espace café, il y a plusieurs espaces d'animations modulables tant adulte que jeunesse. Nous disposons d'une salle de formation multimédia, notamment pour l’es animations et les formations. On a essayé d’organiser l’espace pour que tous les publics puissent cohabiter sans se gêner.
A l’échelle du territoire, il n’y pas d’établissement comparable. Une médiathèque comme la nôtre sera novatrice dans notre région parce que l’offre culturelle et l’offre de contenu sont importantes. De plus, on a une ambition sociale marquée avec la présence du point d’information jeunesse et d'un accompagnement administratif. Notre idée est d'avoir dans une vision transversale de la connaissance. Nous avons mis en œuvre l’espace pour que chacun soit acteur du savoir de tous. Par exemple, il y a un lieu qui se nomme "La Cabane". Il est conçu comme un espace collaboratif, de façon à offrir au public un partage de savoirs.
Comment s'intègre l'aspect social dans la médiathèque ?
On s’appuie sur notre pratique et notre collaboration avec ce point information jeunesse que j'évoquais. Il a vocation à accueillir et renseigner tous les jeunes de 11-30 ans sur tous les domaines. Nous avons effectué un gros travail partenarial avec les associations de quartiers et les MJC. On a mis sur pied un dispositif de l’ordre de l’accompagnement administratif, de facon à accueillir les gens et les aider dans ce domaine. Avec cette démarche volontariste, on souhaite accueillir une population variée.
Comment s'organise l'espace ?
Nous avons tenu à organiser l’espace pour tous les publics. Concrètement, on a réfléchi en termes d’usages. On a conçu un rez-de-chaussée convivial, articulé autour de la presse. Le premier étage est un espace dédié aux loisirs avec le secteur jeunesse. Au dernier étage, nous avons créé un espace plus propice à la tranquilité et à l'étude. Nous avons souhaité créer un environnement le plus ludique possible. Au premier et au rez-de-chaussée, les couleurs sont chaudes. Elles sont plus froides au second étage. Chaque couleur dévoile inconsciemment l’usage des lieux au public.
Comment a été financé le projet ?
Du point de vue de la tutelle, les trois pôles appartiennent à la même collectivité : Valence Romans Agglo. Nous avons également été accompagné par l’Etat, la Région et le département.
Comment se préparer à une ouverture aussi particulière pendant les restrictions sanitaires ?
Initialement, nous avions prévu quelque chose de beaucoup plus festif, nous devions avoir tout un week-end de festivités. Evidement, avec le contexte actuel, nous avons choisi de construire l’évènement différemment. Il y a un côté un peu triste d’ouvrir la médiathèque sans que ce soit une fête. On pense se rattraper dès que la Covid-19 nous le permettra d’ici le printemps ou l’été avec une célébration spécifique.