A la fois état des lieux et partage d'expériences, "Dust or magic" permet aux participants de réaffirmer leur foi dans des technologies qui coûtent cependant chers et qui ne sont par conséquent, pas toujours rentables. "Nous sommes toujours en quête d'un modèle économique" a insisté Kate Wilson de Nosy Crow, qui a fait remarquer que l'année 2015 avait été excellente pour les livres papier.
"L'avenir est dans la réalité augmentée, surtout pour les 7-12 ans. Ils rêvent d'être l'oiseau d'Angry Bird ou de construire comme dans Minecraft. Nous devons réfléchir au contenu, au marché, aux moyens de les introduire dans les maisons et dans les écoles" a déclaré David Kleeman de Dubit, qui n'a pas voulu cependant dévoiler les deux projets en préparation pour la fin avril. "Il se passe quelque chose du côté de la BD. Je cherche de nouvelles formes d'écriture" a souligné de son côté Hedwige Pasquet, directrice de Gallimard Jeunesse. Tandis que l'illustrateur Christoph Niemann, a expliqué concrètement qu'il avait appris à coder pour obtenir ce qu'il voulait pour son application Chomp, publiée par Fox & Sheep.
"Qu'est-ce qui est comme l'an dernier et qu'est ce qui est nouveau" s'est interrogée Valérie Touze d'Edoki Academy. "C'est toujours difficile de se repérer dans l'Apple Store et il n'y a rien sur Google Play... ce qui est nouveau, c'est Google Play, Apple TV, Apple Watch, le Cloudkit lancé par Apple pour les écoles" a-t-elle ajouté.
L'école au centre de tous les espoirs
C'est du côté de la diffusion dans les écoles que les producteurs d'applications mettent leurs espoirs. "Il faut réfléchir à du matériel supplémentaire pour les écoles. Mais elles ne peuvent pas encore télécharger alors il faut deux versions de l'application" a expliqué Verena Pausder de Fox & Sheep, qui leur propose des formations (en leur apprenant notamment à coder) pour qu'elles adoptent le programme maison. "Le défi est dans le contenu. Il est différent pour un parent, pour un enseignant, a martelé Emmet O'Neill de StoryToys. Un étudiant de l'université n'a pas les besoins d'un parent d'un enfant de 5 ans" .
L'abonnement, la solution
D'autres misent sur le modèle de l'abonnement. "L'abonnement s'est ouvert mais pas aussi vite qu'on pensait" a souligné Valérie Touze, d'Edoki Academy. Si elles n'ont pas encore eu le succès escompté, les plateformes qui proposent sous forme d'abonnement pour un prix modique plusieurs applications pour les petits semblent une solution pour favoriser la diffusion.
De son côté Emmet O'Neill a expliqué "explorer de nouveaux territoires comme le Japon, où StoryToys est numéro 1". Pour Verena Pausder de Fox & Sheep, l'équilibre économique, comme pour le livre, passe aussi par l'achat de licences pour soutenir la création. "Stars Wars, Lego sont partout. C'est très difficile pour les développeurs indépendants d'apparaître dans le Top 20 de l'AppStore. Il faut s'allier avec l'ennemi et des licences pour promouvoir nos propres applications" a-t-elle commenté.
"Dust or magic" proposait aussi aux participants de montrer leurs projets en "speed dating" (ils ont trois minutes pour présenter leur application), et convaincre d'éventuels partenaires d'investir dans la production ou la diffusion.
Les BolognaRagazzi numériques
Enfin la master class a aussi été l'occasion de dévoiler les lauréats des BolognaRagazzi numériques, qui ont été remis avec les BolognaRagazzi lundi 4 avril à 18 h 30. Choisis parmi 177 applications venues de 30 pays, Wuwu & Co. A magical Picture Book (Step in Books, Danemark) reçoit le prix Fiction et Attributes by Math Doodles (Carstens Studios, Etats-Unis), le prix Non Fiction. Parallèlement des mentions ont été attribuées en Fiction à Boum ! (Les Inéditeurs, France), et à Goldilocks & Little Bear (Nosy Crow, Grande-Bretagne) ; et pour la Non Fiction à Loopimal (Yatatoy, Lucas Zanotto, Finlande) et MoonBeeps Gizmo (Moonbot Studios, Etats-Unis). Le jury a aussi donné une liste de sept titres méritant l'attention.