Ne se reconnaissant pas dans les combats du groupe BD du Syndicat national de l’édition (SNE), plusieurs petits éditeurs spécialisés dans le 9e art ont fondé à l’automne dernier leur propre instance de représentation, le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA), présidé par Jean-Louis Gauthey (Cornélius), qui l’a présenté officiellement lors des Etats généraux de la bande dessinée. Le SEA revendique une quarantaine d’adhérents parmi lesquels L’Association, Çà et là, Les Rêveurs, Les Requins marteaux ou Frémok, ainsi que des fanzines. "L’idée est partie d’une rencontre informelle à Angoulême, l’an passé, entre les éditeurs qui exposent dans la bulle du Nouveau Monde [qui regroupe les éditeurs alternatifs indépendants, quand Le Monde des bulles accueille les groupes], raconte Jean-Louis Gauthey. Le SNE pouvant accueillir de petits éditeurs, notre initiative n’est pas justifiée par la taille de nos maisons, mais par une divergence de philosophie." Le SEA souhaite faire connaître le travail et défendre les intérêts de ses membres, et porter un discours militant. "Les éditeurs alternatifs ont fait émerger des formats et des auteurs comme Blutch ou Trondheim, ensuite repris par l’édition industrielle. A nous d’instiller désormais notre façon de faire des livres avec une forme d’éthique, d’engagement moral, de positionnement politique", précise-t-il. Première action concrète : le SEA va établir un modèle de contrat unique qui tiendra sur une feuille recto verso et qui engagera l’auteur avec son éditeur pour une durée limitée et non pour toute la durée de la propriété intellectuelle, soit soixante-dix ans après sa mort. A.-L. W.

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