- En inscrivant leur projet numérique sur les réseaux sociaux
Thomas Cadene, rédacteur de la revue Topo, a présenté Eté, produite par la chaîne Arte. Avec deux dessinateurs, il a écrit les deux saisons de cette série, publiées en 2017 et 2018 sur Instagram. "Ce feuilleton a été publié dans le réseau social de l’image, Instagram, à une période de l’année où les gens 'fictionnent' leur vie avec des photos de vacances, l'été. On s’est adapté aux contraintes du réseau et posté des cases jour après jour", a expliqué Thomas Cadene. L’auteur relève de cette expérience la réactivité des lecteurs, cristallisée dans leurs commentaires… Mais aussi le danger des jugements immédiats. "Avec ce type de format, le lecteur ne comprend plus l’histoire dans sa globalité et juge très vite des personnages qui sont amenés à évoluer au cours des publications", ajoute-t-il. Le compte Instagram @Ete_Arte compte aujourd'hui plus de 88 000 abonnés.
- En facilitant la diffusion de BD animées
Pour Florian Dupas, l’avenir est dans le webtoon. Ces BD animées qui cartonnent en Corée du Sud devraient aussi trouver leur public en France, assure cet entrepreneur, fondateur et président de Kwalia, une start-up dédiée "à la création et la diffusion de BD animées et d'autres types d'histoires graphiques ou littéraires multimédia". En scrollant ou en cliquant, le jeune lecteur décide de son rythme de lecture mais aussi de l’ordre de l’histoire. Florian Dupas mise sur la standardisation de ces outils numériques. "Pour étendre cet usage, il faut mettre entre les mains des auteurs des outils qui vont leur permettre de créer des histoires innovantes. On essaie donc de repérer ce qui a marché en expérimentation, on se base sur la manière dont les auteurs travaillent pour industrialiser la production. Et la promesse, c’est la liberté de création pour les auteurs et un contrôle voire une réduction drastique des coûts de développement pour l’éditeur", a-t-il détaillé devant un parterre d’une cinquantaine de participants.
- En créant des applications
Cofondateur de la société de jeux vidéo Nutnut, Justin Guilbert a lui présenté ses applications Hey Love !, des histoires en format SMS. Déjà disponibles en anglais, portugais (au Brésil) et en espagnol, Hey Love ! Adam et Hey Love Nora’s Mystery sont des "soap opera" pour adolescents. Les lecteurs décident du cours de l’histoire en écrivant eux aussi des SMS. Chaque application s’apparente à un discussion Whatsapp. "Nous avons créé un rythme de lecture pour le flux de messages, comme si on textotait avec quelqu’un. Le challenge c’est donc de ne pas être trop lent mais pas trop rapide non plus. Dans certains cas, pour obtenir des effets dramatiques, nous mettons le flux des textos en pause", a de son côté indiqué Justin Guilbert. Crées en 2017, les applications hey Love ! ont été téléchargées plus de 1,2 million de fois.
Expérimentation, création, avenir du numérique dans l’autoédition mais aussi à travers l’impression… Autant de thèmes qui ont également été abordés à cette 10eédition des Assises du livre numérique organisées par le SNE.