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À Tours, la librairie La Boîte à Livres cherche un repreneur

Avec plus de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, La Boîte à Livres est la 26e librairie française - Photo La Boîte à Livres

À Tours, la librairie La Boîte à Livres cherche un repreneur

À la tête de la librairie La Boîte à Livres depuis 2008, Joël Hafkin prépare son départ à la retraite et cherche désormais un repreneur pour continuer à faire vivre ce poumon culturel de la région Centre.

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Par Élodie Carreira
Créé le 08.07.2025 à 18h17

À Tours, un chapitre de l’histoire de La Boîte à Livres se referme. Aux commandes de la « première librairie de la région Centre » depuis 2008 à la suite du décès de sa compagne Marcelline Langlois, Joël Hafkin, 68 ans, s’apprête désormais à passer la main. Avant de tirer sa révérence, le dirigeant tient toutefois à préparer et accompagner la transition, s’assurant que son successeur prenne en charge l’ensemble de l’indivision.

« J’aimerais que le ou les repreneurs poursuivent l’aventure en toute indépendance, qu’ils prennent le temps d’étudier le terrain, d’identifier les failles de la librairie et qu’ils déploient un vrai projet », explique Joël Hafkin à Livres Hebdo. Et pour cause : fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par Andrée Vanson, la librairie s’est au fil du temps imposée comme un acteur culturel majeur, presque patrimonial, de la région.

Un agrandissement progressif

Mais La Boîte à Livres porte aussi l’empreinte de 27 ans d’investissement pour Joël Hafkin qui, avec sa compagne, a largement contribué à sa transformation. « Au départ, la librairie était située près de la gare, rue des Halles. Marcelline l’a reprise en 1986. Elle n’avait que 27 ans et avait pu bénéficier d’aides bancaires, puisque les jeunes de moins de 30 ans étaient alors soutenus par les politiques de Jack Lang et Jérôme Lindon », relate Joël Hafkin, qui n’a rejoint l’aventure que quelque temps plus tard, au début des années 1990.

À l’époque, la librairie occupe un local d’une centaine de mètres carrés. Mais Marcelline Langlois vise plus grand. La boutique déménage alors rue Nationale, où elle se trouve encore aujourd’hui, et gagne près de 500 m² en reprenant la moitié du bail d’un magasin E.Leclerc. « Un peu plus tard, en 2002, nous rachetions l’autre moitié du bail, pour atteindre une surface totale de 977 m² », poursuit Joël Hafkin.

Cinq millions d'euros de chiffre d'affaires

Répartie sur trois étages et enrichie d’un salon de thé, la librairie propose désormais plus de 64 000 références et emploie 32 collaborateurs. Malgré une légère contraction de sa marge, elle affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires supérieur à cinq millions d’euros et se classe ainsi à la 26ᵉ place du top 400 des librairies 2024, récemment établi par Livres Hebdo.

« Les repreneurs peuvent être tranquilles : nos banquiers nous suivent. C’est vrai qu’il s’agit d’une grosse entreprise, mais j’imagine qu’il y a suffisamment d’indépendants en France pour que la reprise de la librairie en intéresse quelques-uns », espère Joël Hafkin. S’il admet que l’euphorie post-Covid est retombée et que « la manne du pass Culture s’amenuise », le libraire pré-retraité reste optimiste.

Évoquant ses multiples initiatives – la mise en place d’une à deux rencontres avec auteurs par semaine, une participation assidue aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, des collaborations avec les médiathèques, cinémas et collectivités de la région, ou encore l’organisation d’expositions bimensuelles au premier étage de la librairie –, il invite désormais les néophytes à puiser, à leur tour, dans leur imagination. Et de conclure : « La librairie est un champ culturel formidable ».

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