En Australie, l’éditeur américain HarperCollins teste aussi depuis le 17 novembre la vente couplée sur un nombre limité de livres papier et numérique (bundle en version anglaise) en partenariat avec la librairie numérique Kobo et deux libraires indépendants locaux, mentionne The Bookseller. HarperCollins avait mené une expérience similaire l’an dernier sur huit références avec la librairie Foyle, rappelle notre confrère britannique.
Depuis septembre 2013, Amazon propose aussi le service Kindle Matchbook : tous les clients ayant acheté un livre papier depuis la création du site, en 1995, peuvent acquérir aussi pour 0,99 à 2,99 dollars la version numérique si elle existe et si les éditeurs concernés sont d’accord - ce qui révèle que le site conserve absolument toutes les données concernant ses clients.
Quelque 70000 titres entrent dans cette offre selon la liste disponible sur le site, pour l’essentiel en anglais (67700), mais il y en a près de 400 en français, de très petites maisons et d’auteurs autoédités ou ayant récupéré leurs droits.
En France, cette solution laisse les éditeurs partagés. Ceux qui s’y opposent ont eu gain de cause dans la rédaction de la loi sur le prix du livre numérique, qui n’autorise pas les ventes couplées ainsi que l’a clairement déclaré Aurélie Filippetti en mars dernier en réponse à une question du député Pierre Morel A L’Hussier (UMP, Lozère).
La formule intéresserait pourtant 78% des personnes interrogées dans la dernière étude Hadopi/GLN/Ifop sur la lecture numérique. Quelques éditeurs de littérature l’expérimentent, Dialogues, à Brest, étant l’un des plus déterminés, qui fournit gratuitement la version numérique aux acheteurs du volume papier : “Nos livres sont également disponibles en version numérique grâce à un code 2D et à un lien, que vous trouverez à la fin de chaque livre” explique l’éditeur sur son site.
Seuls les éditeurs scolaires proposent massivement cette solution avec leurs manuels: les classes équipées de la version papier bénéficient d’un tarif préférentiel pour la licence numérique, vendue alors de 2 à 4 euros par élève. L’offre rencontre toutefois peu de succès, en raison du coût supplémentaire qu’elle représente pour les établissements, qui se contentent le plus souvent de la version numérique collective gratuite à projeter en classe.