Les chaînes de librairies Thalia (filiale de la chaîne allemande du même nom) et Orell Füssli ont annoncé, jeudi 7 mars, un rapprochement entre les deux sociétés pour renforcer leurs positions sur le marché suisse alémanique.

Ce projet de fusion, soumis à l'approbation des autorités de la concurrence, doit prendre la forme d'une nouvelle société détenue à 50% par chacun des partenaires. L'objectif des enseignes, toutes deux en recul d'activité ces dernières années, est non seulement de renforcer leur position sur le marché suisse en unissant les forces de leurs librairies respectives (37 points de vente au total) mais également de développer ensemble des stratégies numériques afin de contrer la concurrence grandissante des opérateurs en ligne internationaux. Autrement dit, bouter Amazon hors de Suisse.

Après l'accord intervenu entre cinq opérateurs majeurs du livre, dont Thalia, pour développer une plateforme numérique, c'est une nouvelle action de l'espace germanophone pour déstabiliser le puissant Amazon.

Avec les librairies Ex Libris, filiales de Migros, Thalia et Orell Füssli forment le trio de tête de la librairie en Suisse alémanique. Basée à Bâle, la société Thalia, filiale de la chaîne allemande Thalia, elle-même filiale de la holding Douglas, possède 23 magasins en Suisse. Pour l'exercice 2010/2011, l'enseigne a réalisé un chiffre d'affaires de 231 millions d'euros pour les marchés suisse et autrichien (35 magasins sont implantés en Autriche).

Le zurichois Orell Füssli, dont les origines remontent au 16e siècle, développe des activités d'édition, de librairie et d'imprimerie. L'activité de librairie est détenue à hauteur de 51% par la holding Orell Füssli et à 49% par la holding Hugendubel. Numéro 5 du classement annuel des libraires de langue allemande établi par Buchreport, cette chaîne, qui possède 14 points de vente en Suisse, a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 95,4 millions d'euros, en recul de 1,6%.