Après Accra (Ghana) en 2023 et avant Rio de Janeiro (Brésil) en 2025, Strasbourg sera sacrée en 2024 par l’Unesco Capitale mondiale du livre. Camille Giertler, directrice de la culture de l’Eurométropole, expose son plan de développement, notamment des médiathèques.
Livres Hebdo : Quels ont été les arguments présentés à l’Unesco pour être choisie capitale du livre ?
Camille Giertler : Strasbourg a un héritage patrimonial fort, celui de Gutenberg et de l’illustrateur Gustave Doré qui rayonne toujours sur les jeunes artistes locaux. On travaille par ailleurs sur la manière dont le livre peut s’emparer de l’écologie, dans son récit et ses modalités de fabrication.
L’ensemble de la chaîne du livre est concernée ?
Nous avons organisé des forums ouverts et invité les personnes concernées par la question du livre. Certains libraires y ont assisté et partagé leurs idées. Nous avons également travaillé avec les syndicats des libraires et des éditeurs en amont de notre candidature, et après.
Quels seront les temps forts de l'année ?
L’année du livre débute officiellement le 23 avril 2024 (journée du livre et du droit d’auteur) et termine le 23 avril 2025. Nous communiquerons sur l’ensemble des événements en janvier. Mais un exemple : des photos d’habitants avec leur livre préféré seront affichées l’été prochain, pour défendre la cause de la lecture. Les médiathèques les prennent en photo, ou nous invitons les habitants à en déposer sur le site du projet.
Lire : Strasbourg capitale mondiale du livre 2024 : les temps forts de la programmation
2024 sera-t-il un moment fort pour les médiathèques ?
Nous sommes déjà en période de préfiguration, donc des actions ont déjà été menées, comme la concertation des habitants pour nommer trois médiathèques. Nous avons enregistré 16 000 votes de la part de 1851 personnes. Et nous investissons dans les médiathèques.
De nouveaux établissements vont voir le jour ?
Une douzième médiathèque, Frida-Kahlo, va ouvrir en janvier dans le quartier nord, où il n’y en a pas. Nous avons également décidé la construction d’une nouvelle médiathèque dans le quartier des deux rives, qui n’en dispose pas non plus. Dans le quartier de Cronenbourg, la médiathèque va être implantée dans un nouvel équipement. Nous avons aussi acheté un nouveau bibliobus en début d’année, qui va desservir deux nouveaux quartiers. Et deux points de lecture vont être inaugurés avant la fin du mandat.
Qu’est-ce qui va changer pour les autres bibliothèques ?
Nous avons lancé un plan de numérisation du patrimoine, en partenariat entre la BNU (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg) et la BNF (Bibliothèque nationale de France). Être capitale du livre donne un rayonnement fort pour réaliser ce projet, et conduire ce partenariat sur le plus long terme.
Il y aura donc un après-« ville du livre 2024 » ?
L’Unesco demande à ce que les actions que l’on met en place soient structurantes. Nous souhaitons que les différents acteurs de la filière que nous avons mis en lien continuent de coopérer.