Librairie

Alors que l’architecte montpelliérain François Fontès était donné favori dans la course à la reprise des librairies montpelliéraines Sauramps, en redressement judiciaire depuis le 13 mars, le juge du tribunal de commerce, qui a rendu sa décision mercredi 28 juin, a choisi le dossier porté par Le Furet du Nord.
 
Pourtant moins disant socialement avec 57 salariés repris contre 94 dans le projet élaboré par François Fontès, l’enseigne nordiste disposait malgré tout de sérieux atouts. Son expérience incontestable dans le domaine du livre et une assise financière fiable garantissaient en effet davantage la pérennité des librairies.
 
En revanche, le choix du Furet du nord implique la fermeture de Sauramps Odyssée. Pierre Coursières, président des magasins Furet du Nord, estimant la librairie "pas reprenable en l’état", notamment en raison du coût du loyer, avait préféré l’écarter de son offre. La holding Mosaïque, qui rassemblait notamment les postes de direction, ne fait pas non plus partie des entités reprises.

Ce sont donc Sauramps en Cévennes, à Alès, la librairie du musée Fabre et les deux du Triangle à Montpellier, Polymômes et le navire amiral  -classé au 7e rang du Classement Livres Hebdo 2017 des 400 premières librairies françaises avec un chiffre d’affaires de plus de 15 millions d’euros - qui passent dans le giron du Furet du Nord. Elles conservent toutefois leur nom.

Travaux et synergie

Elles sont accueillies dans une société à part, susceptible également d’héberger « d’autres magasins de la région Occitanie », glisse Pierre Coursières, qui reste convaincu que le Furet du Nord est « le meilleur acteur du marché pour fédérer ces grandes librairies du territoire en position de transmission et pour en assurer la pérennité. »
 
Comme il l’avait précisé à Livres Hebdo, le président va opérer une « synergie des équipes support en les mutualisant dans le Nord, à Lomme. » Mais sa première priorité reste la préparation de la rentrée, scolaire et littéraire, et de la fin d’année. Des travaux de remise aux normes et de rénovation commerciale, notamment dans les magasins du Triangle où « la chasse au mètre carrés est ouverte », devrait également s’engager rapidement et se poursuivre tout au long de 2018.
 
Pour réaliser cette première tranche d’investissement et réinjecter de la trésorerie dans les librairie, Pierre Coursières a mobilisé 2 millions d’euros. « Mais ce montant reste ouvert. Nous ajusterons une fois que nous aurons avancé dans le projet », précise le président.
 
Avec ses acquisitions de poids, et hautement symboliques, l’enseigne nordiste élargi son implantation géographique. Elle compte aujourd’hui une vingtaine de magasins et totalise un chiffre d'affaires de plus de 100 millions d’euros.

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