Hormis une pénurie de pastilles orange « Salon du livre » samedi après-midi, et une nocturne considérée comme « inutile » par les exposants, les éditeurs tirent de ce salon un bilan globalement bon : les visiteurs ont en effet été nombreux et dépensiers. Selon les chiffres fournis par les organisateurs du Salon du livre ce lundi soir, ils auraient été 190 000, soit 5% de plus que l'année dernière, à s'être précipités du 16 au 19 mars au parc des Expositions de la porte de Versailles.
Sur le Pavillon du Japon, Benoit Authier est ravi : « nous avons fait 25% de plus en terme de ventes que l'an dernier ». Le responsable de la librairie officielle du salon gérée par Gibert-Joseph estimait déjà à la clôture du salon « avoir atteint 250 000 euros de chiffre d'affaires. » Parmi les meilleures ventes sur le Japon : L'Archipel des séismes, un recueil de textes publié chez Picquier s'est écoulé à 350 volumes et les livres de Kenzaburô Oê sont partis « comme des petits pains » : 2 000 exemplaires vendus en quatre jours de salon. Pour Benoit Authier, le succès de cette édition tient sans doute de la prescription médiatique qu'il y a eu en amont de la manifestation. Un constat qui ne s'applique pas au stand de Moscou, également tenu par Gibert-Joseph (qui gérait pour la première fois deux stands) : ce dernier a peu attiré le grand public et les ventes se sont concentrées sur les titres importés.
Sur le stand du Seuil/La Martinière, Nathalie Compagnot, responsable de promotion, table sur une progression à 3%. De son côté François Pignet de la librairie Le Pincerais à Poissy (78) et en charge du stand, note que « tout s'est bien vendu avec un accent sur la jeunesse et la cuisine, et un engouement particulier pour la collection d'ultrapoches Point 2, pourtant plus cher que le poche ».
Lundi soir, du côté de Robert Laffont, on estimait que les ventes étaient semblables à celles de l'an dernier, notamment grâce à la présence de François Hollande, qui a signé 200 exemplaires en une heure et demi de dédicace, et celle de Sophie Audouin-Mamikonian, la maman de Tara Duncan, qui a fait décoller les ventes de « R » la nouvelle collection de littératures de l'imaginaire lancée en début d'année.
Constat enjoué chez Flammarion également où Olivier Place, directeur des librairies du groupe, s'est dit « très très content » d'annoncer « une hausse du chiffre d'affaires cette année » et « une razzia sur le poche ». Dans ce format, c'est la bit-lit qui s'est écoulée le plus, selon Dominique Cara-Birigini, de la librairie La Hune, responsable du stand. Parmi les autres meilleures ventes chez Flammarion: Mathias Malzieu, le nouveau tome du Trône de Fer (Pygmalion), le livre de Jean-Luc Mélenchon, les livres de cuisine et la bande dessinée Les derniers jours de Stephan Zweig (Casterman). La libraire affirme même avoir « battu un record depuis sept ans sur la journée du samedi ».
Certains comme Gallimard sont moins euphoriques. Malgré un stand un peu plus grand et 35 000 références, Béatrice Lacoste, responsable du stand annonce une baisse de 3% du chiffre d'affaires mais rappelle que « 2011 était une année particulière car nous avons bénéficié de l'effet anniversaire des 100 ans de la maison ». Cependant, comme sur beaucoup de stands, les dédicaces du samedi ont boosté les ventes (notamment celle de Daniel Pennac qui a signé 200 exemplaires de Journal d'un corps) et le poche a bien marché.