Les huit jurés du 3ᵉ prix Constantinople 2024 ont décidé de récompenser Salman Rushdie pour son livre Le Couteau, paru aux éditions Gallimard. Le lauréat reçoit ce lundi 6 mai sa récompense, doublée d’un chèque de 10 000 euros. Il succède ainsi à Boualem Sansal et Delphine Minoui, respectivement primés en 2023 pour l’ensemble de leurs œuvres.

« C’est le sujet qui m’a dicté le livre, dont la seule raison d’être est l’attaque dont j’ai été victime », raconte Salman Rushdie à Livres Hebdo, début mai. Et pour cause : le 12 août 2022, l’écrivain manque de perdre la vie lors d’une attaque au couteau, à Chautauqua, dans l’État de New-York. Deux ans après le drame, il renoue avec sa plume pour livrer une puissante et intime réflexion, tordant le cou à ce terrible attentat en y répondant par une ode à la littérature, à la liberté de penser et à celle d’écrire.

Contestataire des mots

Né en 1947 à Bombay, Salman Rushdie est un écrivain britannique, naturalisé américain en 2000. Son œuvre comprend une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels Grimus, qui lance sa carrière, avant d'accéder à la notoriété en 1981 avec Les Enfants de minuit, couronné du Booker Prize. La Honte (Plon, 1985) obtient quant à lui le prix du meilleur livre étranger. Trois ans plus tard, la publication de ses célébrissimes Versets sataniques – devenus, depuis, le symbole de la liberté d’expression – fait l’objet d’une fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeini. Installé, depuis, aux États-Unis, l’écrivain n’a jamais cessé d’écrire.

Présidé par Metin Arditi, le jury était composé d’Anne Berest, Dominique Bona, Anne Fulda, Rachel Khan, Haïm Korsia, Jean-Luc Marion et Jean-René Van der Plaetsen.

Chaque année, le prix Constantinople couronne deux personnalités, auteurs d’une œuvre littéraire foisonnante ou d’un seul titre marquant qui, par leurs personnages, intrigues, inspirations ou analyses des forces en jeu, contribue à l’apaisement, dans un contexte conflictuel.