Ces salariés de la principale chaîne de librairies québécoise (environ 25 % du marché) sont employés dans les 11 succursales relevant d’une des 9 conventions collectives en vigueur au sein de l’entreprise qui compte 31 magasins et plus de 800 salariés permanents. Ils avaient d’abord débrayé pendant un week-end fin octobre avant d’engager, le 2 novembre, une grève illimitée pour obtenir une revalorisation statutaire, de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaires.
Tandis que trois magasins montréalais, dont ceux de l’avenue du Parc et de Côtes-des-neiges, ont été totalement fermés, les autres n’ont pu fonctionner, avec quelques cadres, qu’au prix de fermetures partielles et de réductions d’horaires.
"Nous avons établi une nouvelle convention collective, mais le contexte économique actuel ne permettait pas de faire de gros efforts, indique simplement à Livres Hebdo le P-DG de Renaud-Bray, Blaise Renaud. Alors que le salaire moyen en librairie se fixe à 12 $ (8,50 €, NDLR), il se situe déjà à 13,48 $ pour les salariés concernés, avec des avantages importants en terme de retraites et de congés", assure-t-il.
D'après le quotidien Le Devoir en date du 22 novembre, la nouvelle convention collective fixée pour six ans prévoirait la reconnaissance comme libraires d'une centaine de salariés actuellement considérés comme commis, sous réserve qu'ils aient préalablement reçu une certification à ce titre d'Emploi Québec. Les horaires de travail seraient plus stables, avec un minimum garanti de 14 heures par semaine, et les salaires seraient indexés annuellement sur l'indice des prix à la consommation majoré de 0,6 %.
Selon Blaise Renaud, la grève aura provoqué des pertes de chiffre d’affaires qui "auront des conséquences sur les salariés et l’organisation du travail en librairie, comme sur l’ensemble de la chaîne du livre à travers les retours".
La fin de la grève chez Renaud-Bray intervient au moment même où démarre le Salon du livre de Montréal, qui attend 120 000 visiteurs du 20 au 25 novembre.