Les événements autour du centenaire d’Albert Camus, décrété "célébration nationale" par le ministère de la Culture et de la Communication en 2013, se poursuivent cette année, notamment sur le petit écran. Le dimanche 18 mai, France O diffuse L’art et la révolte (23 h 35), un spectacle du rappeur Abd al Malik librement adapté de L’envers et l’endroit, œuvre de jeunesse de Camus. Le slameur découvre cet essai paru en 1937 lorsqu’il a 12 ou 13 ans. Le parcours de l’auteur et les thèmes qu’il évoque font immédiatement écho à son histoire personnelle. "Moi, je vis dans une cité difficile, j’habite au Neuhof à Strasbourg et les difficultés que je peux rencontrer, les choses dures que je peux vivre, j’ai l’impression qu’il y a quelqu’un qui a vécu à peu près les mêmes et qui me parle comme un grand du quartier qui arrête un petit et qui lui dit : "Ecoute, j’ai vécu ça, regarde ce que j’en ai fait"", racontait Abd al Malik sur Arte en 2013.
De ce texte, que Camus considérait comme la pierre angulaire de sa pensée, le chanteur a fait une pièce musicale de près de deux heures qui mêle rap, slam, danse et vidéo. Représenté, entre autres lieux, au Grand Théâtre de Provence, à Aix-en-Provence, ou encore au théâtre du Châtelet à Paris, ce spectacle éclectique offre un vibrant hommage au philosophe.
Dans un autre registre, l’émission "Duels" sur France 5 propose le jeudi 22 mai Camus-Sartre, une amitié déchirée (21 h 35). Ce documentaire, réalisé par Joël Calmettes, offre un portrait croisé des deux penseurs en plongeant au cœur des relations tumultueuses qu’ils entretenaient. Amis entre 1943 et 1951, Albert Camus et Jean-Paul Sartre vont se déchirer publiquement à partir de 1952, en grande partie à cause de leurs positions sur la guerre froide. La rupture est consommée lorsque l’auteur de La nausée s’engage aux côtés des communistes. Nourri de nombreux témoignages et d’un enregistrement inédit de Sartre parlant de Camus, le film est construit autour d’images d’archives rarement vues à la télévision.
Souen Léger
