Avec, quinze ans après son départ, le retour de Vivendi chez Editis, reviennent au premier plan dans l'édition les débats sur le développement multicanal des œuvres de l'esprit. A l'initiative de Livres Hebdo, son président, Arnaud de Puyfontaine, devait pour la première fois, vendredi 21 juin à l'heure du petit-déjeuner à l'hôtel de Massa, à Paris, expliquer devant le monde du livre sa stratégie de stimulation des synergies entre les différentes branches de son groupe de communication. « Chacun des clients de Vivendi est à la fois un spectateur, un auditeur, un joueur et, avec l'arrivée d'Editis, un lecteur », postule le président du groupe, qui veut intégrer Editis au projet industriel de Vivendi.
Sur un marché en contraction depuis dix ans, son approche pourrait contribuer à rebattre les cartes. Déjà, en quelques années, les changements de mains de Flammarion, de La Martinière et d'Editis ont remodelé le paysage de l'édition française autour de cinq grands groupes affichant chacun un chiffre d'affaires de plus de 500 millions d'euros. Dans nos colonnes, Arnaud de Puyfontaine affirme clairement sa volonté de développer Editis à l'international, profilant le deuxième groupe d'édition français comme un challenger d'Hachette, dont les filiales à l'étranger pèsent 65 % de l'activité.
Le marché du livre accueille favorablement l'innovation. Le secteur du manga en porte témoignage. Depuis que, il y a trente ans, Jacques Glénat a tenté, à tâtons, d'ouvrir le marché en lançant la spectaculaire sérieAkira, celui-ci a connu de nombreux balbutiements, quinze ans d'essor extraordinaire, une mini-récession et une relance spectaculaire. Aujourd'hui, là aussi, les cartes sont rebattues. S'engageant sur des projets nouveaux, incluant des mangas français, de nouveaux acteurs sont venus concurrencer les trois ou quatre leaders. Ils embrayent sur de nouvelles générations de lecteurs qui sont loin d'avoir fait une croix sur le livre.