S'il avait été américain, ç'aurait été une espèce de Gatsby. Beau, riche, aristocrate, traversé de contradictions intimes, secret et flamboyant, Raimondo Lanza di Trabia aura traversé son temps comme une comète éblouissante de charme. Il a vingt-et un ans, lorsqu'il s'engage par goût du risque dans la guerre d'Espagne. Mais du mauvais côté, ne tarde t-il pas à constater. Qu'importe, l'Histoire lui donnera les moyens de se rattraper. Ami du comte Ciano, genre de Mussolini et ministre des affaires étrangères, il en devient, en quelque sorte, l'espion qu'il aimait. Sa mission : essayer d'empêcher l'entrée en guerre de l'Italie auprès d'un troisième Reich honni. Il s'en acquittera, avec une fougue, un goût de la vitesse qui n'ont d'égaux que l'amour qu'il porte à une espionne anglaise, Cora, qui l'accompagnera jusqu'au bout de ses pérégrinations.

L'aventure de cette vie qui fut d'abord celle d'un homme qui ne savait comment la vivre autrement que par cette intensité sublime nous est narrée de façon joliment romanesque par la propre petite fille de Raimondo, Ottavia Casagrande. Ça se lit à la vitesse à laquelle elle fut vécue. Dans une admiration qui se laisse deviner et un talent d'une autre nature que celle de son aïeul, mais qui n'en est pas moins grand.