Ultramoderne solitude. En apparence, tout va bien pour Paul Paliseul, un jeune humoriste belge qui a remporté un certain succès dans le stand-up, jusqu'à faire la première partie de Vincent Dedienne à l'Européen − un flop total... Côté sentiments, il est avec Clémence depuis leurs 17 ans. Amoureux fous, ils ont un fils, Marius, qu'ils adorent. Mais à l'approche de la trentaine, leurs ciels personnels s'obscurcissent. Clémence, patronne du plus grand Carrefour de Bruxelles, se demande à quoi bon tout ça et songe à se reconvertir dans le massage tantrique. Sérieusement. Quant à Paul, sa carrière est au point mort, son inspiration tarie. Profitant de leur départ en vacances en France, il va échafauder un projet fou, qu'il mettra un peu de temps à concrétiser : à la deuxième aire de pique-nique, il abandonne femme et enfant et gagne le maquis à la suite de David, un autostoppeur survivaliste complètement cinglé. Il se retrouvera à Mirebeau-sur-Bèze, en Bourgogne, tous ponts coupés, se construisant une vie minable mais bien à lui, avec du temps pour réfléchir. Lorsqu'il en partira, il aura pris une résolution définitive : changer le monde. Vaste programme.

Racontée à la première personne dans un style à la fois élégant et décalé, cette histoire s'inscrit parfaitement dans notre air du temps. Elle met en scène le profond malaise d'une génération, les trentenaires, déprimés par l'état de la planète, la crise de leurs valeurs, leur angoisse de l'avenir. On dirait une chanson d'Alain Souchon.