"Nous avons créé deux sociétés pour cette reprise : Centre France Livres pour l'édition, et Centre France diffusion distribution, pour la diffusion. Il n'est pas dans nos plans de nous doter d'un outil de distribution, qui sera sous-traitée. Nous examinons diverses propositions" explique Nicolas Corneau, directeur général adjoint du groupe La Montagne, chargé de cette reprise.
Selon les informations communiquées au tribunal de commerce, Daudin serait favori, et pourrait réembaucher quatre salariés de la logistique de De Borée. Le repreneur reconnaît ne pas savoir exactement combien d'éditeurs tiers sont restés, ou ont l'intention de rester. Plusieurs d'entre eux (Artemis, le plus important, mais aussi Ysec, Archives et culture) sont déjà partis ou cherchent à partir (Caïman). Il était impossible de maintenir une chaîne de logistique dans ces conditions.
Relancer l'édition
"L'objectif est d'abord de relancer l'édition. Nous chercherons les synergies avec les rédactions du groupe dans un second temps" ajoute le repreneur. Un responsable éditorial est à désigner, ou recruter. En début de semaine, les salariés repris faisaient leurs cartons pour déménager au siège historique de Centre France, rue Morel Ladeuil à Clermont-Ferrand, où se trouve toujours l'imprimerie du groupe. L'activité redémarrera après les vacances, le 4 janvier prochain.
Dans le plan de relance, Centre France prévoit une production de 200 nouveautés dès la première année et un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros, avant de revenir en trois ans à l'activité antérieure de De Borée en édition, soit 5 à 6 millions d'euros.
Le stock considérable, de 1,7 million de livres, estimé à 180 000 euros, constitue l'essentiel de la valeur dans la reprise. Il est prévu de remettre ce qui peut l'être dans le circuit des librairies, et le reste chez les soldeurs. Cet actif servira à financer la relance, dont la "fourchette d'investissement nécessaire se situe entre 0,5 et 1,2 million d'euros", selon le jugement.
Le repreneur a notamment évalué à 600 000 euros l'impact des retours et contentieux en souffrance à régler auprès de libraires furieux. "Le groupe De Borée a, au cours de l'année 2015, entretenu des relations conflictuelles avec nombre de ses clients (refus de retours d'invendus, contestations des avoirs dus aux libraires, contentieux sur la facturation" reconnaît Centre France, qui va devoir "probablement consentir des gestes commerciaux pour solder des contentieux qui ne relèvent pas de sa responsabilité". Le repreneur prévoit qu'il lui faudra plusieurs années pour retrouver la confiance des revendeurs de De Borée.