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Plainte et plagiat : Michel Houellebecq visé par deux affaires

Michel Houellebecq - Photo Philippe Matsas

Plainte et plagiat : Michel Houellebecq visé par deux affaires

La Grande mosquée de Paris a déposé une plainte contre l'écrivain, l'accusant de « provocation à la haine contre les musulmans » après ses propos tenus dans la revue Front Populaire. Dans une autre affaire, l'écrivain El Hadji Diagolo a lui fait appel d'une décision de justice au sujet d'un prétendu plagiat dans Soumission (Flammarion).

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Par Adriano Tiniscopa,
Créé le 30.12.2022 à 18h44 ,
Mis à jour le 02.01.2023 à 15h25

Michel Houellebecq se voit concerné en ces derniers jours de 2022 par deux affaires judiciaires. Dans un communiqué daté du 28 décembre d'abord, la Grande mosquée de Paris a annoncé déposer une plainte devant le Procureur de la République de Paris contre Michel Houellebecq pour des propos jugés « comme étant une provocation à la haine contre les musulmans ». Propos tenus dans le dernier numéro de la revue Front Populaire, lors d'une interview croisée avec Michel Onfray.

Les propos en question

Dans ce numéro de la revue Front Populaire, lancée en 2020 par Michel Onfray et Stéphane Simon, « pour penser le souverainisme », l'écrivain déclare notamment : « Des gens s’arment. Ils se procurent des fusils, prennent des cours dans les stands de tir. Et ce ne sont pas des têtes brûlées. Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l’envers ». « Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent », ajoute Michel Houellebecq. 

Des termes que la Grande mosquée de Paris, par la voix de son recteur Chems-eddine Hafiz, a considéré « inacceptables et d’une brutalité sidérante » et ne visant pas « à éclairer un quelconque débat public mais à attiser les discours discriminatoires, et les actes ». L'institution rappelle également dans son communiqué que « dans une société démocratique, la loi permet la critique des religions, et elle accepte totalement ce débat, dans lequel chacun peut apporter la contradiction ». Mais estime qu'il s'agit dans le cas présent « d’un appel au rejet et à l’exclusion de la composante musulmane dans son ensemble ». 

132,8 millions  € de dommages et intérêts

Dans une autre affaire judiciaire, l'auteur El Hadji Diagolo a annoncé, le 22 décembre, faire appel à la décision du tribunal de Paris de mai 2022 qui avait jugé que les éléments pour accuser Michel Houellebecq de contrefaçon pour son livre Soumission (Flammarion, 2015) étaient insuffisants.

L'auteur et journaliste franco-sénégalais avait assigné en janvier 2020 Michel Houellebecq et ses éditeurs Flammarion et Gallimard pour contrefaçon. Selon l'avocat d'El Hadji Diagolo, son manuscrit La chute des barbelés, refusé par Gallimard et Flammarion en 2013 et en 2014, et finalement édité chez Edilivre intitulé Un musulman à l'Élysée, aurait été plagié par l'écrivain français pour l'écriture de Soumission paru en 2015 et dans lequel un président musulman est élu à la tête de la République française en 2022. El Hadji Diagolo réclame à présent 132,8 millions  € de dommages et intérêts.

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