En tant qu’agent littéraire, je suis depuis onze ans dans le Literary Agents & Scouts Centre. Il s’agit du centre névralgique de la foire, c’est là que se décide ce qui va se publier dans les années à venir. Alors, quand la romancière turque Asli Erdogan, dont nous sommes les agents depuis huit ans, s’est retrouvée en prison durant l’été 2016, nous avons décidé de créer une mobilisation de soutien pour elle, non loin de cet espace, le 16 octobre. Il fallait tout faire pour l’aider à sortir, et la formidable caisse de résonance que représente la foire nous a semblé importante à saisir. Au départ, il devait s’agir d’un petit événement, mais face à la mobilisation internationale et avec l’aide des organisateurs de la foire, le meeting a pris une plus grande ampleur. Le jour même, il y avait tellement de monde que beaucoup de personnes n’ont pas pu rentrer. Etaient notamment réunis la plupart des éditeurs internationaux d’Asli Erdogan, le Pen Club et sa présidente, Jennifer Clement, le président de la Foire, Juergen Boos, des personnalités turques… Durant trente minutes, il y a eu des prises de parole d’une force incroyable. Cet événement qui a accéléré la mobilisation pour Asli Erdogan fut un des plus importants de ma carrière. Si la foire est un lieu où le commerce des droits est la première activité, il y a aussi une grande conscience de la place du livre dans le monde et le désir de la défendre. Tout cela a mis en évidence la dimension morale, culturelle et politique du rôle d’un agent d’auteur. P. L.

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