Conversations avec moi-même (La Martinière) rassemble des lettres, carnets intimes, conversations enregistrées de Nelson Mandela sur plusieurs décennies.

L'ouvrage revient sur différents moments de sa vie : son amour fou pour Winnie Madikizila, le foisonnement des années 1950 à Johannesburg, les trois décennies derrière les barreaux, les années de transition, et celles de 1994 à 1999 à la tête d'un pays sortant d'un demi-siècle d'apartheid.

Préfacé par Barack Obama, qui salue une vie “aux antipodes du cynisme et du fatalisme qui affligent si souvent notre monde”, le livre est édité mondialement mardi 12 octobre, jeudi 14 en France.

Conversations avec moi-même contient un vaste éventail de rélexions de Mandela, allant du danger de la corruption pour les hommes de pouvoir au chagrin éprouvé à la mort de son fils Thembi, selon des extraits publiés dans la presse sud-africaine et britannique, d'après l'AFP.

Sa passion pour sa deuxième épouse Winnie traverse les quelques 400 pages de l'ouvrage.

Dans une correspondance datée du 1er août 1970, le premier président noir d'Afrique du Sud alors en prison lui écrit : “Quel épouvantable moment nous vivons ! J'ai l'impression que toutes les parties de mon corps, chair, sang, os et âme ne sont plus que de la bile, tant mon impuissance absolue à te venir en aide dans les moments terribles que tu traverses me rend amer".

Au fil de ces archives personnelles tranparaît le souci de rectifier “une fausse image”. Aujourd'hui, à 92 ans, le prix Nobel de la paix 1993 affirme ne pas vouloir que l'on se souvienne de lui comme d'“un saint”.

Il se montre d'ailleurs très autocritique à propos de ses premiers écrits ou discours, évoquant “pédanterie”, “artificialité” et “manque d'originalité”.