Livres Hebdo : Shoot the Book! existe depuis 2014. Quel bilan tirez-vous de ces dix ans ?
Nathalie Piaskowski : Un bilan au-delà de nos espérances ! Dès l’origine, nous avons eu la confiance du Festival de Cannes et de son marché du film que l’approche transmédia du projet a séduit immédiatement. En revanche, nous ignorions il y a dix ans si les producteurs présents à Cannes pour finaliser le financement de leur film auraient du temps à consacrer à cette phase préliminaire du développement. Très vite, nous avons perçu un vif intérêt de la profession, qui s’est renforcé de manière exponentielle au fil des années, et ce, malgré l’épreuve des années Covid. Le retour à la normale en 2022 a marqué un engouement jamais atteint dans l’histoire de Shoot the Book! Ce mouvement a été encore confirmé pour ce dixième anniversaire, qui a enregistré la présence de 300 producteurs internationaux lors de la session de pitchs, et près de 350 rendez-vous pour 40 tables d’éditeurs lors de la journée de Shoot the Book! Rendez-vous. Devant ce succès, le passage d’une demi-journée à une journée entière de rendez-vous devrait être pérennisé.
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Combien d’adaptations ont pu voir le jour grâce à Shoot the Book! ?
Le taux d’options sur la centaine de livres présentés est passé en dix ans de 20 % à 30 %. Beaucoup d’options sont encore en cours. Peu d’entre elles ont été abandonnées ; elles sont le plus souvent renouvelées. Aujourd’hui, ainsi que nous l’avions précisé, notre taux de transformation (des options en productions) est de l’ordre de 1 sur 7 à 1 sur 10. En dix ans, trois films ont été mis sur les rails. Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga (Gallimard, 2012) a été présenté en 2015, et il est sorti en salles en février 2020. Come Prima d’Alfred (Delcourt, 2013), pitché à Shoot the Book! en 2015, a mis près de sept ans à voir le jour (son adaptation est sortie en 2022, mais uniquement en Italie). L’adaptation d’Hiver à Sokcho d’Elisa Shua Dusapin (Zoé, 2016), pitché en 2019, est en production depuis février 2023. Au regard du nombre d’options en cours, on peut prédire sans risquer de se tromper que les prochaines années devraient voir d’autres belles productions labellisées Shoot the Book!
Y a-t-il un fil conducteur dans la sélection d’ouvrages ? Et à quoi s’attendre pour la suite ?
La sélection de 2023 a cristallisé l’air du temps. Les œuvres pitchées ont particulièrement interrogé le statut des femmes dans la société à travers les siècles. Les pitchs ont été accompagnés de courtes capsules vidéo traduisant l’atmosphère de chaque ouvrage, qui ont été très appréciés des producteurs. Aujourd’hui, la Scelf se concentre sur la base d’œuvres qui portera le nom de Shoot the Book! Celle-ci devrait être mise en production en fin d’année. Elle comportera des informations essentielles sur les titres, comme le contact des éditeurs et la disponibilité des droits, pour faciliter l’accès des producteurs au contenu et les accompagnera dans la spécificité de leur recherche. La vocation de Shoot the Book! est et sera toujours d’être un accélérateur d’option.