SALON DU LIVRE ET DE LA PRESSE JEUNESSE

Montreuil cherche le modèle économique du numérique

Vincent Monadé lors de la conférence internationale "De la page à l’écran". - Photo C. Combet/LH

Montreuil cherche le modèle économique du numérique

Les 160 inscrits étaient présents à la conférence internationale "De la page à l’écran" qui s’est déroulée dans le cadre du 31e Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Elle a fait le point sur le numérique pour la jeunesse, cher à produire, et difficile à commercialiser.

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Par Claude Combet
Créé le 04.12.2015 à 19h42 ,
Mis à jour le 05.12.2015 à 12h00

"Le numérique progresse et va continuer à progresser mais il ne va pas tout balayer" a déclaré Vincent Monadé, président du Centre National du Livre (CNL), en ouverture de la conférence "De la page à l’écran" (projet Transbook), organisée le vendredi 4 décembre sur le thème "création numérique pour enfants: quel avenir?", dans le cadre du 31e Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Dans un contexte difficile, alors que les scolaires ont déserté le Salon à cause des attentats du 13 novembre, "les 160 professionnels inscrits étant tous présents, y compris les étrangers (italiens notamment). Sans compter les intervenants américains et coréens" commente Sylvie Vassallo, directrice du Salon.

"Il est temps pour le CNL de réorienter ses aides et de soutenir la création numérique. Nous allons encourager les éditeurs numériques à déposer des dossiers et proposer des bourses aux auteurs" a aussi annoncé Vincent Monadé, qui a ajouté que le CNL finançait aussi le projet IDPF Readium. Le président du CNL a aussi annoncé qu’il souhaitait lancer tous les deux ans, avec des partenaires, une étude sur les pratiques numériques, qui pourrait démarrer en 2017.

Viabilité du modèle économique

Cyril Laborderie a fait le point sur l’association IDPF Readium et les DRM LCP, plus légères destinées à remplacer les DRM Adobe. L’Américaine Jennifer Kotler-Clarke, vice-présidente Recherche et Evaluation à Sesame Workshop, et le Britannique Sam Arthur, directeur de Nobrow, ont présenté leurs productions. Marion Jablonski, directrice d’Albin Michel Jeunesse, qui a également montré les premières "Histoires animées" utilisant la réalité augmentée, a livré avec le producteur Justin Pechberty (Les valseurs) les premiers développements des Super héros n’aiment pas les artichauts de Benjamin Lacombe. S’ils ont répondu sur les aides reçues du CNL, du CNC, de la région Charente et de la SACD, ils ont souligné que le prix de vente de l’e-book, "pourtant dans un environnement livre" restait problématique. "On fait un film pour lequel il n’y a pas de marché" a renchéri Justin Pechberty.

La comparaison dressée par Terence Mosca (TM Consulting) du géant franco-suédois Toca Boca (appartenant à Bonnier) avec 25 applications, 64 salariés, un chiffre d’affaires de 8,6 millions d’euros et un bénéfice de 1,25 million d’euros contre la micro-entreprise L’Escapadou avec 19 applications et 2,3 millions de téléchargements, 2 salariés et 510 000 euros de chiffre d’affaires, a montré que le modèle économique n’était toujours viable. "Le prix de vente des applications est soumis aux dictats du numérique que sont le jeu et la gratuité" a insisté Marianne Durand, directrice générale de Nathan Jeunesse et Jeux. Elle a passé en revue toutes les différentes expériences de sa maison, applications T’choupi, questions-réponses, encyclopédie Kididoc "découpée en granulaires", witget, applications vendues pré-téléchargées avec les tablettes, vidéos pour la télévision et la SVOD, in app, fremium… jusqu’à l’impression à la demande. "Le problème est avant tout la mono-distribution" a-t-elle conclu. Après avoir montré comment ses concurrents avaient arrêté faute de revenus, le Coréen Michael Kim, directeur général d’i-ePub, a amené une lueur d’espoir en expliquant que son modèle reposait avant tout sur l’abonnement. 

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