"Il est temps pour le CNL de réorienter ses aides et de soutenir la création numérique. Nous allons encourager les éditeurs numériques à déposer des dossiers et proposer des bourses aux auteurs" a aussi annoncé Vincent Monadé, qui a ajouté que le CNL finançait aussi le projet IDPF Readium. Le président du CNL a aussi annoncé qu’il souhaitait lancer tous les deux ans, avec des partenaires, une étude sur les pratiques numériques, qui pourrait démarrer en 2017.
Viabilité du modèle économique
Cyril Laborderie a fait le point sur l’association IDPF Readium et les DRM LCP, plus légères destinées à remplacer les DRM Adobe. L’Américaine Jennifer Kotler-Clarke, vice-présidente Recherche et Evaluation à Sesame Workshop, et le Britannique Sam Arthur, directeur de Nobrow, ont présenté leurs productions. Marion Jablonski, directrice d’Albin Michel Jeunesse, qui a également montré les premières "Histoires animées" utilisant la réalité augmentée, a livré avec le producteur Justin Pechberty (Les valseurs) les premiers développements des Super héros n’aiment pas les artichauts de Benjamin Lacombe. S’ils ont répondu sur les aides reçues du CNL, du CNC, de la région Charente et de la SACD, ils ont souligné que le prix de vente de l’e-book, "pourtant dans un environnement livre" restait problématique. "On fait un film pour lequel il n’y a pas de marché" a renchéri Justin Pechberty.
La comparaison dressée par Terence Mosca (TM Consulting) du géant franco-suédois Toca Boca (appartenant à Bonnier) avec 25 applications, 64 salariés, un chiffre d’affaires de 8,6 millions d’euros et un bénéfice de 1,25 million d’euros contre la micro-entreprise L’Escapadou avec 19 applications et 2,3 millions de téléchargements, 2 salariés et 510 000 euros de chiffre d’affaires, a montré que le modèle économique n’était toujours viable. "Le prix de vente des applications est soumis aux dictats du numérique que sont le jeu et la gratuité" a insisté Marianne Durand, directrice générale de Nathan Jeunesse et Jeux. Elle a passé en revue toutes les différentes expériences de sa maison, applications T’choupi, questions-réponses, encyclopédie Kididoc "découpée en granulaires", witget, applications vendues pré-téléchargées avec les tablettes, vidéos pour la télévision et la SVOD, in app, fremium… jusqu’à l’impression à la demande. "Le problème est avant tout la mono-distribution" a-t-elle conclu. Après avoir montré comment ses concurrents avaient arrêté faute de revenus, le Coréen Michael Kim, directeur général d’i-ePub, a amené une lueur d’espoir en expliquant que son modèle reposait avant tout sur l’abonnement.